Jacques Sebag (Ever Team) "En 2009, nous tablons sur une croissance de +35%"

Les projets liés à l'archivage de documents probatoire ont le vent en poupe. Les entreprises demeurent toutefois très vigilantes sur la qualité de leur retour sur investissement.

Quels sont les types de projets d'Enterprise Content Management menés actuellement par les entreprises ?  

Les aspects liés à la dématérialisation de documents constituent le cœur de nombreux projets ECM, mais ce ne sont plus les seuls. Il y a trois problématiques auxquelles les entreprises sont confrontées : l'accroissement de la volumétrie des données, le traitement des différents et la multiplicité de types de documents, ainsi que la notion de l'archivage légal à valeur probatoire.

Il existe une forte demande enregistrée sur le marché français par les entreprises en matière de gestion de leurs processus métiers basés sur des documents. Cela concerne aussi bien la gestion du cycle de vie des documents papier, fax, que les courriels et les fichiers bureautiques.

Ce type de projets bénéfice d'une forte demande de la part des directions générales car elles perçoivent les gains à même d'être apportés par la mise en œuvre de ce type de solutions, à savoir une augmentation de la productivité des collaborateurs et une meilleure satisfaction client, sous réserve d'un retour sur investissement rapide.

Ce que nous sommes en mesure de leur apporter, avec un ROI en quelques mois grâce à notre module Case Management. Pour un projet ECM comprenant licence et services pour une cinquantaine de collaborateurs actifs, il faut par ailleurs compter entre 100 et 150 000 euros.

Sur quels facteurs de différenciation misez-vous ?

Le fait d'être ouvert et de s'insérer à d'autres référentiels documentaires est un avantage. Bien avant l'annonce du lancement de la norme CMIS qui tarde à sortir en version définitive 1.0, nous avons intégré les Web Services à notre solution pour permettre un interfaçage natif avec les grandes offres ECM d'infrastructures du marché comme FileNet et Documentum.

Nous proposons une offre d'archivage légal conforme à la norme Afnor NF Z42-013 révision 2009

Plusieurs clients qui avaient déployé ces grandes solutions les ont ainsi complétés avec certaines briques de notre offre, en particulier dans le domaine de la gestion des processus d'archivage.

Les forces de notre offre sont multiples : une rapidité de mise en œuvre, une intégration facilitée avec l'existant applicatif et technologique en environnement J2EE et Sharepoint, ainsi qu'une verticalisation métier pour répondre à tous les besoins.

Avec les affaires Kerviel et les subprimes, la notion de conservation de documents à valeur probatoire a par ailleurs pris une importance stratégique aux yeux des entreprises. C'est l'une des raisons pour laquelle nous avons rendu notre solution d'archivage conforme à la nouvelle norme Afnor NF Z42-013 révision 2009.

Ce référentiel de règles permet d'une manière simple et compréhensible de mettre en place des archivages à valeur probatoire. C'est-à-dire des archives vivantes, que l'on peut consulter mais pas modifiées, et qui peuvent servir d'éléments de preuve si besoin.

Comment analysez-vous la maturité du marché de l'ECM ?

La consolidation du marché de l'ECM qui s'opère depuis des années s'est accentuée. Cela va dans le bon sens et montre que c'est maintenant un domaine IT reconnu et qui apparaît comme un élément de croissance des entreprises qui répond à des besoins nettement identifiés par les clients. Nous sommes en permanence sollicités pour réaliser des acquisitions et restons à l'écoute de toutes les opportunités susceptibles de venir enrichir notre offre.

La grande tendance de ces dernières années a été de voir les grands vendeurs de solutions d'infrastructures ECM de se doter de briques fonctionnelles spécialisées. De notre côté, nous voulons nous positionner en tant que pure player de l'ECM. Nous pensons que cette stratégie est la bonne.

Elle est même validée par la croissance que nous avons été à même de dégager en dépit du contexte actuel de crise. Pour l'exercice 2009, nous tablons sur un chiffre d'affaires en hausse de 35% aux alentours des 25 millions d'euros. Ce n'est encore qu'une projection mais elle sera sans aucun doute très proche de la réalité. Nous devons cette progression grâce à une croissance entièrement organique.

Dernièrement, nous sommes montés à hauteur de 45% du capital de Doculogy, un fournisseur de services externalisés dans le domaine de la dématérialisation LAD/RAD. Cela nous permet de répondre aux besoins des entreprises en proposant 3 types d'offres : en mode licence sur site intégré ou non par nos partenaires Logica, Thales et Steria, hébergé et entièrement externalisé.  

Nous allons passer le cap des 50% de revenus à l'international. Aujourd'hui, la priorité n'est pas pour nous d'accroître notre présence à l'international et nous sommes très satisfaits des performances réalisées dans les pays du Golfe et au Moyen-Orient. En revanche, nous n'avons pas prévu de nous développer aux Etats-Unis, un pays où aujourd'hui encore nous pensons que la demande en projets IT est faible avec la crise. C'est pourquoi nous privilégions d'autres régions moins exposées.

Jacques Sebag est directeur général d'Ever Team.