Après l'Europe, Intel se prépare à l'orage aux Etats-Unis

Le procureur général de l'état de New York révèle les chefs d'accusation portés à l'encontre d'Intel. Coercition et intimidations sont au cœur des techniques employées par le fondeur.

Six mois après avoir essuyé une sévère défaite en Europe, Intel s'apprête à subir les foudres de la justice américaine. Le procureur général de l'Etat de New-York, Andrew Cuomo, vient en effet de déclarer que selon ses investigations, l'entreprise a mis sous pression les constructeurs informatiques pour s'assurer le leadership dans le domaine des processeurs, et ce au détriment de concurrents tels qu'AMD.

Les trois constructeurs américains concernés sont Dell, HP et IBM. Intel aurait par exemple versé 2 milliards de dollars de rabais à Dell en 2006, un montant qui dépasserait sur la période le bénéfice net de Dell. Intel aurait également menacé HP de représailles si ce dernier continuait à faire de la publicité pour les puces AMD. Enfin, en 2004, Intel aurait payé IBM pour stopper sa collaboration avec AMD.

Et Andrew Cuomo d'avancer les chefs d'accusation : selon le procureur général, "Intel a enfreint le droit de l'Etat et du pays en se livrant à une campagne mondiale systématique, révélée dans des courriels et visant à maintenir sa position de monopole et ses prix sur le marché des micro-processeurs". Par ailleurs, le procureur général évoque des faits de "corruption et de coercitions". Enfin, le rapport fait état de "pots de vins qui pouvaient faire la différence entre des bénéfices ou des pertes pour des fabricants".

"Ces accusations sont le fruit d'investigations initiées en janvier 2008"

Ces accusations sont le fruit d'investigations initiées en janvier 2008. On note qu'elles sont identiques à celles énoncées par la Commission européenne, accusations qui dans ce cas avaient menées à la condamnation d'Intel à une amende record de 1,06 milliard d'euros en juin dernier.

En Europe comme aux Etats-Unis, c'est AMD qui est à la base des plaintes qui ont alimenté les enquêtes de la justice. Par ailleurs, cette procédure vient s'ajouter à l'enquête menée par la FTC américaine sur le même sujet.

De son côté, Intel a tenu à réagir aux déclarations du procureur général. Un porte-parole d'Intel estime que "ni les consommateurs, qui ont toujours bénéficié de prix plus bas et de l'innovation, ni la justice ne sont servis par la décision d'engager des poursuites maintenant".