Comment Google, IBM et Microsoft se positionnent pour contrer Slack

Comment Google, IBM et Microsoft se positionnent pour contrer Slack Les trois géants de la digital workplace ont tous lancé leur propre messagerie d'équipe, chacun avec un facteur de différenciation particulier. Le point avec Spectrum Groupe.

Pour contrer Slack, les principaux poids lourds de la digital workplace proposent tous leur solution de messagerie d'équipe (ou team messaging). En 2017, IBM et Microsoft ont respectivement commercialisé Watson Workspace et Teams. Google vient de lancer Hangouts Chat en version finale. Quant à Atlassian, le concurrent historique de Slack, il a refondu son offre (Hipchat) en la faisant évoluer vers une interface graphique qui se veut plus moderne. Elle a été rebaptisée pour l'occasion Stride. Dans son Benchmark 2018 des solutions de réseau social d'entreprise, le cabinet français Spectrum Group revient sur ce vaste mouvement.

Graphique tiré du benchmark 2018 de Spectrum Groupe décrivant les principaux scénarios d'usage de Slack. © Spectrum Groupe

"Globalement, ces ChatOps ne sont pas des copier-coller de Slack mais apportent une dimension supplémentaire qui permet d'en corriger certains défauts", estime Thomas Poinsot, consultant chez Spectrum Groupe. "Les ChatOps […] montrent leurs limites quand il s'agit de capitaliser, ou au moins de faire ressortir les éléments importants d'une conversation : une décision, un document à lire, une question... Les concurrents de Slack proposent des solutions à ce problème." Ainsi, Teams s'intègre à Office et SharePoint pour gérer le partage de documents. Grâce à l'intelligence artificielle de Watson, la solution d'IBM analyse, elle, les conversations passées en vue d'en faire ressortir les informations qui comptent.

Graphique tiré du benchmark 2018 de Spectrum Groupe sur les scénarios d’usage de Microsoft Teams. © Spectrum Groupe

"Pour transformer l'essai, Big Blue va néanmoins devoir faire évoluer l'image de Watson qui est encore souvent associé aux domaines de l'IA et des bots. Il va falloir montrer que cette plateforme est également crédible sur le terrain de la digital workplace", analyse Thomas Poinsot. "Cela devra passer par un travail d'enrichissement de la plus-value technologique du produit, et notamment de l'écosystème d'applications intégrées à Watson Workspace qui reste aujourd'hui bien en-deçà de celui de Slack."

Graphique tiré du benchmark 2018 de Spectrum Groupe sur les scénarios d’usage de Watson Workspace d’IBM. © Spectrum Groupe

Quant à Stride, l'application de messagerie collaborative d'Atlassian, elle reprend en grande partie l'ergonomie de Slack. "Elle y ajoute des options de mise en avant en fonction de ce qui a été décidé par les équipes ou des tâches qui restent à faire. Ce qui permet là-encore de mieux capitaliser sur l'historique des messages et documents postés", estime Thomas Poinsot.

Hangouts Chat au cœur de G Suite

Qu'en est-il de la solution Hangouts Chat ? "Elle doit encore s'étoffer et éclaircir sa cohabitation avec son grand frère, la messagerie instantanée Hangouts, pour effacer l'impression de doublon, mais on ne doute pas de la capacité de Google à récupérer rapidement une belle part du marché dans ce domaine tant l'outil s'intègre bien à l'environnement de productivité G Suite", conclut Thomas Poinsot.

Graphique tiré du benchmark 2018 de Spectrum Groupe sur les scénarios d’usage de G Suite dont Hangouts Chat fait partie. © Spectrum Groupe