Tuto Data Studio : comment l'utiliser au mieux pour ses datas SEO ?

Tuto Data Studio : comment l'utiliser au mieux pour ses datas SEO ? Déterminer les KPIs, mixer les données pour obtenir des insights exclusifs et les analyser pour prendre les bonnes décisions : deux experts SEO livrent leurs conseils pour exploiter la puissance du data studio.

Outil de data visualisation, Data Studio, proposé par Google, peut être un allié de poids pour votre stratégie SEO. Avec ses fonctionnalités avancées, il se révèle plus complet qu'il n'y paraît. En revanche, il "nécessite d'y investir du temps", assure Mathieu Chapon, fondateur de Search Foresight. Voici les conseils de deux experts.

La sélection des données, un élément clé

Il est essentiel que les données présentées dans le Data Studio soient rapidement compréhensibles par l'utilisateur. Le mot d'ordre est simplicité. Un référenceur souhaitant connaître l'évolution de ses principaux KPI doit les trouver en quelques secondes. Et il est parfois difficile de rester simple lorsque la quantité de données disponible est conséquente. Mathieu Chapon explique : "Google Analytics permet d'obtenir beaucoup d'informations, peut-être trop justement".

Pour Mathieu Chapon "là où Data Studio est intéressant, c'est qu'il permet de montrer des datas sur-mesure et importantes pour le client". L'idée est donc de "garder un focus sur ce que l'on souhaite vraiment présenter au client ou aux décideurs et donc produire une version digérée et digeste", souligne Jean-Baptiste Bessière, consultant SEO & data chez Clustaar.

© Search Foresight / Google

La multiplication des sources de données a également un effet ralentisseur gênant. "Data Studio a beau être un outil puissant, le défaut c'est sa lenteur de chargement lorsqu'il y a beaucoup de données. C'est là où l'utilisation de Bigquery devient intéressante", estime le fondateur de Search Foresight. Ce connecteur va permettre de traiter des volumes de données importants et de les présenter sous forme visuelle (graphique pour présenter l'évolution du volume des sources de trafic par exemple) plutôt qu'en tableur.

Intégrer les bonnes metrics

Pour rester simple et lisible, l'essentiel est de garder les metrics importantes pour votre entreprise : le nombre de sessions, la durée moyenne de ces dernières, le taux de rebond, le nombre de clics et le CTR. Ces KPIs sont les plus communs et conviendront à une majorité de sites. "Il est possible de suivre des positions sur certains mots clés et leur évolution dans le temps", rappelle Jean-Baptiste Bessière. Il poursuit : "Pour un dashboard SEO, on peut aller chercher l'évolution du trafic vs N-1, l'évolution du trafic au jour par jour, les différentes sources de trafic et même la source de trafic selon les pages". 

Bien entendu, il s'agit de données communes auxquelles il est possible d'ajouter des données introuvables dans Analytics. Le Data Studio propose d'alimenter le dashboard en cliquant sur le bouton "ajouter des données aux rapports". Ces données proviennent de sources qui s'intègrent au Data Studio par le biais de connecteurs (426 au total, dont 19 proviennent de Google). S'y trouvent Analytics et la Search Console, mais également Google Ads, YouTube Analytics et donc BigQuery. Pour aller plus loin, Jean-Baptiste Bessière propose "d'ajouter Majestic, AhRefs, Semrush ou MyPoseo, en fonction de l'outil utilisé".

Cela permet d'accéder à d'autres données que celles obtenues par la Search Console et Analytics. Par exemple, Semrush présente l'analyse des backlinks et Screaming Frog délivre des informations sur les metas title et descriptions de votre site". Mathieu Chapon ajoute : "Dans certains cas, il n'y a pas de connecteur disponible, il est toutefois possible de passer par un FTP ou par Zapier pour connecter la source au Data Studio. Une autre solution est de passer par le scrapping des données sur MyPoseo, par exemple, pour les intégrer dans un Google Sheet qui sera connecté à Data Studio". Attention cependant à ne pas être trop gourmand avec cette méthode car les Google Sheet sont limités à 50 000 cellules. OR, pour le consultant SEO, il s'agit "d'un chiffre que l'on atteint très rapidement sur un site e-commerce par exemple".

Le croisement des datas pour obtenir des KPIs sur-mesure

Avec la possibilité de croiser jusqu'à 5 sources de données dans un tableau ou graphique, le data blending est un point clé du Data Studio. Mathieu Chapon donne un exemple : "En croisant les données de Google Ads et celles obtenues par Analytics et la Search Console, cela permet d'avoir les deux visions SEA / SEO pour une série de mots clés et de renforcer les positions dans les SERP en entamant des actions correctrices si nécessaire".

Les possibilités sont gigantesques au vu du nombre de sources de données disponibles. Le consultant de Clustaar conseille de son côté "de croiser les url, les mots clés sur lesquels se positionnent l'url en question, la position dans les SERP et le nombre de visites. Une fois ces données agencées dans un tableau, ce croisement va permettre d'étudier en profondeur les performances d'une page en termes de SEO".

Il est possible que la connexion entre l'outil et le Data Studio ne permette pas de relever toutes les données. "Souvent, c'est l'url qui permet d'effectuer le croisement entre les données. Si l'url n'est pas disponible, il faut trouver un autre point de croisement comme les sessions par exemple".

L'utilisation des filtres pour aller plus loin

Comme sur Excel, les filtres vont permettre d'offrir aux lecteurs du Data Studio uniquement les données qui les intéressent. Certains filtres basiques seront intéressants en SEO pour filtrer les dates, les pages ou les sources de trafic. Pour aller plus loin encore, Jean-Baptiste Bessière recommande "d'utiliser les Regex via la création d'un champ personnalisé. Il sera alors possible de catégoriser très finement les pages d'un site et observer l'évolution de celles-ci". Cette méthode permet notamment de distinguer le trafic de certaines typologies de pages en les regroupant en fonction de certains attributs comme l'url par exemple.

L'ajout de filtres dynamiques est une autre piste. Baptisé "curseur pour les statistiques", ce filtre déploie une ou plusieurs jauges selon les sources de données insérées offrant une plus grande flexibilité d'utilisation du Data Studio.

Aux référenceurs désireux de comprendre les facteurs d'évolution d'une certaine métrique, les dimensions sont une piste à explorer. En ajoutant des paramètres (comme la source de trafic, le device utilisé, le trafic lié à la marque ou non, ou même le pays d'origine) il est possible de découvrir une même donnée sous différents angles. Pour cela, il faut passer par un paramètre dans la source de données qui va permettre de moduler le graphique, puis créer une dimension calculée et un sélecteur avant d'associer ce dernier au graphique. La mise en place est complexe mais pousse le champ des possibles du Data Studio.