Dans quels services les start-up dépensent-elles leurs fonds
Amazon Web Services, Slack, GSuite mais aussi LinkedIn, Zoom, Google Ads : la Silicon Valley Bank a analysé les comptes des start-up pour comprendre les évolutions de leurs investissements depuis la pandémie.
La Silicon Valley Bank est l'une des banques préférées des start-up américaines. Quelque 50% d'entre elles y disposent d'un compte, tout comme 68% des start-up ayant réalisé une IPO en 2020. En analysant ces comptes - et plus particulièrement les débits - la banque publie tous les trimestres une analyse assez fine des dépenses des jeunes pousses américaines. Quand on regarde les services qui concentrent le plus de dépenses, les plateformes "big tech" se taillent la part du lion. Depuis la pandémie, le top 3 est squatté par 4 entreprises : Amazon Web Services, Gsuite, Slack et Intuit (une solution comptable très en vogue aux Etats-Unis).
Uber, qui occupait la 3ème place pré-covid a disparu des radars et n'est jamais revenu dans le top 10, malgré les déconfinements. Grande nouveauté au 3e trimestre 2021, Google Ads arrive à se frayer en 2e place, ce que la Silicon Valley Bank interprète comme une volonté des start-up de réactiver le marketing comme un canal d'acquisition après avoir coupé leurs dépenses pendant la pandémie et s'être concentrées sur le trafic "gratuit". Enfin, Zoom a réussi à passer de la 8e place pré-confinement à la 5e et semble se maintenir mais Apple qui avait réussi à rentrer à la 10e place en est sorti depuis deux trimestres au profit d'Atlassian, la solution Saas pour développeurs concurrente de Github.
L'analyse des dépenses globales de start-up montre également un comportement assez différent pendant la pandémie selon leur secteur d'activité. Les start-up orientées "consumer", ont augmenté leurs dépenses globales ainsi que leurs dépenses de recrutement pendant chacun des trimestres qui s'est écoulé depuis l'arrivée du Covid. Le quatrième trimestre 2020 a constitué un investissement très important avec des dépenses en hausse de 26% mais c'est au 3e trimestre 2021 que les dépenses ont augmenté le plus, à +28%. A noter que ces start-up ont fait progresser leur masse salariale de quasi 70% depuis la pandémie, passant d'un index de 1.15 à 1.79.
L'histoire n'est pas aussi belle pour les start-up orientées "enterprise", donc B2B. Elles affichent deux trimestres de faibles investissements. Le 2e de 2020 a vu une baisse de leurs dépenses, à -7% et le premier trimestre 2021 a été très faible, à seulement +1%. A noter également que le troisième trimestre 2021 est faible, 6%, semblant doucher un peu les espoirs de reprise. Ces entreprises ont tout de même continuer à recruter, moins vite que leurs homologues B2C, passant de 1 à 1,52.
Mais, évidemment c'est le secteur des start-up fintech qui présente les progressions les plus importantes. Si le début de la pandémie a été une douche froide pour ces entreprises qui ont rapidement contracté leurs budgets de 16% au Q2 2020, elles ont ensuite rapidement profité de l'intérêt des consommateurs pour leurs finances personnelles avec des progressions de budgets de 49% au Q4 2020 et de 45% au Q3 2020. Le recrutement est le plus fort de la catégorie, passant de 0,91 à 1,73, un quasi doublement.