Mai tragique dans la tech : plus de 11 000 licenciés
Klarna, Getir mais aussi Netflix et Paypal : ni les licornes, ni les géants de la tech ne sont épargnés par le coup d'arrêt mis aux recrutements dans la tech mondiale.
Mal passager ou véritable pathologie ? Les temps sont en tout cas difficiles pour les champions de la tech mondiale, qui multiplient les annonces de licenciements. Et cela concerne aussi bien les start-up, sacrées licornes en 2021 que les géants cotés en bourse. En tout, selon les décomptes du JDN, près de 10 000 salariés ont perdu leur emploi. Le turc Getir, figure de proue du récent secteur du quick commerce, a beau avoir levé 768 millions de dollars en mars, il s'est séparé de 4 000 employés. Le cours de Carvana, spécialiste de la vente de véhicules de seconde main en ligne, a perdu 44% de sa valeur en un mois seulement, l'obligeant à se séparer de 2 500 salariés. Après avoir subi une perte de 200 000 abonnés, même Netflix enregistre une baisse d'effectif, une première depuis dix ans.
Snap Inc., Twitter, Doordash, Wayfair n'ont pas encore eu recours à des plans de licenciement mais ils ont annoncé tour à tour un ralentissement de leur politique d'embauche. Dara Khosrowshahi, le PDG d'Uber, dans un message interne rendu public par la chaîne télévisée CNBC, prévient que "nous serons encore plus intransigeants sur les coûts à tous les niveaux". Dans une note destinée à ses employés révélée par Insider, Meta indique vouloir ralentir le rythme de recrutements, "à la lumière des prévisions de dépenses données pour cette période de résultats". Preuve qu'aucune entreprise tech n'est ménagée.
La cause de cette dépression généralisée ? Le plongeon spectaculaire des valeurs technologiques en bourse. "Le sentiment des investisseurs n'avait jamais été aussi bas depuis la bulle Internet" du début des années 2000, tweete David Sacks, l'un des fondateurs de Paypal. La menace de récession se fait de plus en plus pesante avec une inflation galopante dans le monde. Les coûts de production augmentent et pour maintenir leur rentabilité ainsi que pour rassurer leurs investisseurs, les entreprises rééquilibrent leur budget en se séparant d'une partie de leurs effectifs.
A cela s'ajoute l'augmentation des taux d'intérêt qui contribue notamment à la raréfaction des levées de fonds, indispensables au développement des start-up. Problème : les frais d'acquisition et les dépenses de marketing, notamment pour le quick commerce, sont très élevés. Dans les mois à venir, elles risquent d'être à cours de financement. Après une première vague de licenciements, faut-il s'attendre à une seconde vague ?