S'implanter à l'international : les 5 pièges à éviter pour réussir son expansion

Julie Arnoux, la Directrice Commerciale de Wise, partage son expertise en offrant 5 conseils clés aux PME françaises souhaitant se développer à l'international.

Alors que les PME françaises cherchent à se développer au-delà de leur marché domestique, l’expansion internationale devient plus qu’un simple levier de croissance : c’est désormais une nécessité stratégique. En 2024, selon Bpifrance, 23 % des PME françaises prévoyaient d’exporter, et la quasi-totalité de celles déjà actives à l’international souhaitaient se développer davantage. Pourtant, seulement 10 % d’entre elles passent réellement à l’action, car en pratique, se développer à l'étranger demande de gérer de nombreux aspects administratifs, financiers et logistiques.

Mais pour celles qui osent franchir le pas, l’international peut devenir un puissant levier de résilience, d’innovation et de rentabilité. Afin de maximiser leurs chances de succès, voici cinq erreurs fréquentes à éviter, ainsi que des pistes pour les contourner.

1. Choisir le mauvais marché pour de mauvaises raisons

Un marché prometteur n'est pas forcément le bon pour votre entreprise. Avant d'y investir temps et argent, interrogez-vous : son environnement commercial est-il familier ? Maîtrisez-vous ses spécificités culturelles et réglementaires ? Bénéficiez-vous d'un réseau local, idéalement de contacts ayant déjà exploré ce territoire ? Des réponses négatives vous signaleront les domaines où une acquisition de connaissances s'impose.

Pour une première expansion, privilégiez un pays présentant des similarités juridiques ou linguistiques. Débuter au sein de l'UE est souvent moins complexe qu'un premier pas vers les États-Unis ou l'Asie. Le choix judicieux de ce point d'entrée est déterminant pour le succès.

2. Sous-estimer la complexité réglementaire

S'aventurer sur de nouveaux marchés implique de naviguer dans un dédale de réglementations inédites. Qu'il s'agisse de fiscalité locale ou de droit du travail, sous-estimer ces contraintes peut avoir des conséquences financières importantes. Cette vigilance n'est pas qu'une affaire juridique, elle constitue une étape stratégique essentielle.

Anticipez en utilisant des outils de comptabilité adaptés à l’international. Fini les tableurs à rallonge : adoptez des logiciels capables de suivre les obligations fiscales, de gérer les paiements transfrontaliers et de vous alerter sur les échéances légales.

3. Ne pas avoir de stratégie de change et de trésorerie

Quitter la zone euro expose votre entreprise aux fluctuations incessantes des taux de change. Une gestion hasardeuse de cette volatilité peut rapidement éroder vos marges et déstabiliser votre trésorerie, un risque amplifié par le climat économique actuel.

Les solutions proposées par les banques traditionnelles, avec leurs comptes multiples, leurs frais élevés et leur manque de flexibilité, s'avèrent souvent inadaptées. Heureusement, certaines fintechs comme Wise Business permettent de détenir, convertir et dépenser dans plusieurs devises au sein d’une plateforme unique. Imaginez, par exemple, vous développez au Canada en employant des locaux et en vendant vos produits : un compte multi-devises avec des dollars canadiens élimine les risques de conversion et le besoin d'un compte supplémentaire. Vous pouvez également envisager d'investir dans des devises plus fortes que l’euro pour protéger votre pouvoir d'achat et optimiser vos rendements. Une stratégie de trésorerie bien pensée peut véritablement transformer votre approche.

4. Travailler avec des outils financiers obsolètes

Lorsque l'on cumule les casquettes, le temps est précieux. Multiplier les outils isolés, qui ne communiquent pas entre eux, engendre une perte d'efficacité significative. Optez pour des plateformes capables de se connecter automatiquement à votre logiciel de comptabilité (Xero, QuickBooks...). Vous gagnerez ainsi en visibilité sur vos dépenses et vos prévisions, tout en optimisant votre temps.

API, automatisation, reporting en temps réel : ces fonctionnalités ne sont plus de simples options, elles constituent le socle d'une croissance maîtrisée et pérenne.

5. Ignorer les frais cachés

L'un des plus grands dangers pour la rentabilité de votre expansion internationale réside dans les coûts invisibles. Les frais dissimulés sur les paiements transfrontaliers sont particulièrement préjudiciables aux PME.

Une étude menée par Edgar, Dunn & Company pour Wise en 2024 révèle que les PME françaises ont perdu collectivement 5,06 milliards d'euros à cause de ces frais cachés, soit une moyenne de 31 850 € par entreprise. Un manque à gagner considérable qui pourrait être alloué au recrutement, à l'innovation ou à l'investissement. Contrairement aux grands groupes, les PME accèdent rarement à des tarifs négociés avantageux. D'où l'importance de choisir un partenaire transparent, aligné sur le taux de change moyen du marché*.

Une croissance maîtrisée, gage de pérennité

L'expansion internationale ne se limite pas à une course effrénée à la croissance ; elle exige une gestion efficace et une maîtrise rigoureuse de la complexité. Cela implique des choix de marché éclairés, une compréhension approfondie des réglementations locales et l'adoption d'outils financiers agiles et fiables.

Dans un contexte économique et monétaire volatile, s'entourer des bonnes expertises et s'informer adéquatement peut faire toute la différence entre une ambition globale éphémère et une croissance durablement ancrée.

* Le taux de change moyen du marché est le point entre les taux d'achat et de vente sur les marchés mondiaux des devises.