Comment OVH compte publier son cloud en open source

Comment OVH compte publier son cloud en open source Annoncé lors d'Ecosystème Expérience 2021, l'événement annuel du groupe français, le nouveau projet s'accompagne d'une stratégie associant cloud hybride et multicloud.

Lors son évènement Ecosystème Expérience 2021, qui se tient en ligne les 16 et 17 novembre, OVHCloud lève le voile sur les détails de son plan stratégique à cinq ans. Principale annonce : la publication en open source la plateforme (PaaS) de son cloud public. "Nous souhaitons fédérer une communauté forte en quête de plus d'ouverture et de réversibilité", justifie Octave Klaba, président et fondateur d'OVHCloud. "Notre ambition est de proposer une souveraineté à la fois technologique et opérationnelle, et de booster l'innovation digitale de nos partenaires et de notre écosystème."

Le groupe promet de livrer d'ici 12 mois l'intégralité de son PaaS en open source et de ses composants associés. L'enjeu ? Enclencher une politique à la fois de cloud hybride et de multicloud. En passant par la case open source, l'objectif d'OVH est d'inciter les entreprises à implémenter sa technologie, soit pour leurs propres besoins soit pour commercialiser des services cloud s'il s'agit de providers. "En parallèle, nous allons décliner l'intégralité de notre stack de cloud public, du matériel au logiciel, sous la forme d'une offre commerciale que les clients pourront déployer chez eux, de manière connectée ou déconnectée", complète Octave Klaba.

Une licence Apache 2.0 ?

Reste à savoir sous quelle licence sera distribué le cloud public d'OVH. Celui-ci étant basé sur l'infrastructure (IaaS) OpenStack, lui-même publié sous la licence Apache 2.0, il devrait en toute logique être délivré sous la même licence. La licence Apache 2.0 oblige en effet sa réutilisation dans le cas d'un code non-modifié. 

"Nous sommes en train de construire notre première région cloud à Paris avec trois data centers distincts"

Autre pilier de la stratégie : l'extension du parc de centres de données d'OVH, actuellement au nombre de 24. "Nous sommes en train de construire notre première région cloud à Paris qui comptera trois data centers distincts", indique sur ce point Octave Klaba. Suivant l'exemple d'AWS, ce modèle de région à trois zones, permettant une réplication des data sur plusieurs centres, figurait parmi les promesses du groupe suite à l'incendie de ses infrastructures de Strasbourg le 10 mars dernier. Pour éviter que des pertes de données touchent à nouveau ses clients dans un pareil cas, OVHCloud s'engage par ailleurs à systématiser la sauvegarde des données sur une seconde localisation quel que soit le service choisi. Une initiative qu'il convient de saluer.

De nouveaux data centers

Les déploiements concernent aussi l'Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, OVH entend ouvrir "très prochainement" un data center au centre du pays en complément de ses infrastructures de Virginie (côte Est) et de l'Oregon (côte Ouest). Au Canada, l'entreprise prévoit un second data center installé dans la région de Toronto, en plus de celui de Montréal.

Du côté de l'Asie, OVHCloud possède déjà un centre de données à Singapour. Aux côtés de cette première tête de pont, l'Inde est désormais dans le viseur du groupe. "Nous construisons en ce moment un premier data center dans ce pays", ajoute Octave Klaba. En parallèle, les équipes de vente et de support d'OVHCloud seront renforcées dans la région.

Dans la droite ligne de la politique d'OVH en matière de datacenter as a service, la stratégie s'oriente vers une commercialisation de son offre cloud sous forme de racks. Sur ce terrain, OVHCloud officialise comme attendu le lancement de son offre Hosted Private Cloud powered by Google Anthos (lire l'article FaaS, Google Anthos… Les annonces attendues à l'OVH Ecosystem Experience). Il met aussi en avant ses services managés MySQL, PostgreSQL, MongoDB, Redis et Kafka, tous lancés cette année. "Nous allons intégrer d'autres moteurs de bases de données comme OpenSearch, Grafana ou Kafka Connect, et planchons sur une solution de stockage en blocs reposant sur la technologie issue du rachat d'Exent en août 2020", complète Thierry Souche.

Un écosystème dans l'IA

Côté IA, OVHCloud confirme sa volonté, via son PaaS, de couvrir l'ensemble du pipeline de machine learning, de l'entrainement à l'exécution des modèles. Pour compléter l'édifice, le groupe annonce son intention de créer un écosystème de partenaires dont les briques d'IA viendront se greffer à sa plateforme. Parmi les premiers acteurs du secteur engagés à ses côtés, on relève le français Dataiku qui édite un studio de machine learning ou encore Systran, acteur historique de la traduction d'origine française acquis en 2014 par le coréen CSLI.

Qu'en est-il des ambitions d'OVHCloud dans le Function as a Service (FaaS) ? Le FaaS n'est pas au menu d'Ecosystème Expérience 2021 comme l'anticipait le JDN. "En revanche, c'est un sujet qui est bel est bien dans le scope d'OVHCloud et que pourra évoquer notre CTO dans la foulée de l'événement", nous promet  Caroline Comet-Fraigneau, vice-présidente France & Benelux & Africa chez OVHcloud.