Le français InterCloud lève 100 millions d'euros

Le français InterCloud lève 100 millions d'euros L'opérateur télécoms européen du cloud entend renforcer la couche de sécurité de son réseau physique. Mais aussi étendre son infrastructure à l'Afrique du Sud, à l'Inde et au Moyen-Orient.

Fondé en 2010, le français InterCloud a bâti un vaste réseau mondial visant à garantir l'accès aux applications d'entreprise quel que soit le cloud auquel elles s'adossent : Amazon Web Services, Microsoft Azure, Google Cloud Platform, Alibaba Cloud, SAP Cloud… Une infrastructure télécom qui se connecte également aux providers hexagonaux tels OVHCloud, Scaleway ou 3DS Outscale. Mais aussi à des applications SaaS, comme Salesforce ou encore ServiceNow. La société parisienne annonce avoir bouclé un quatrième tour de table à hauteur de 100 millions d'euros. Il est mené par Aleph Capital Partners. Parmi les actionnaires existants, Open CNP et Ventech Capital remettent au pot. L'opération porte à 138 millions d'euros le total des fonds levés par la société depuis sa création.

60 nœuds réseau à travers le monde

InterCloud se présente comme l'unique spécialiste européen du SDCI (pour software-defined cloud interconnect). Son métier ? Connecter et sécuriser les accès des grandes entreprises aux services d'IaaS, de PaaS ou de SaaS, ainsi que les échanges avec et entre leurs propres cloud privés. Le tout via un réseau physique isolé d'Internet et doté de sa propre couche logicielle de protection. Pour tisser son maillage, InterCloud compte 60 nœuds réseau répartis à travers la planète, de l'Europe à l'Asie du Sud-Est en passant par le Japon et l'Amérique du Nord. Le tout avec des capacités de 10 ou 100 Gb/s selon les besoins.

Réseau mondial d'InterCloud. © JDN / Capture

Parmi les concurrents d'InterCloud figurent l'australien Megaport, le californien PacketFabric et le hongkongais Console Connect (filiale du groupe PCCW). Selon Gartner, la part des entreprises utilisant des services de SDCI va passer de 10% en 2021 à 30% d'ici 2025.

"Nous prévoyons d'intégrer des pare-feu ou des serveurs de DNS"

Fort de son nouvel apport, InterCloud va renforcer ses fonctions en matière de cybersécurité. "Nous prévoyons d'intégrer par exemple des pare-feu ou encore des serveurs de DNS", confie Jérôme Dilouya, PDG et fondateur d'InterCloud. De nouvelles composantes qui pourront être mises en œuvre de différentes manières : via des développements internes, via des partenariats (sur le modèle du partenariat signé avec Thales pour le chiffrement des flux), voire par le biais d'acquisitions.

"La levée de fonds vise en effet à initier une stratégie de croissance externe en ce sens", confirme le dirigeant. Autre objectif affiché par l'entreprise : étendre son réseau à de nouvelles régions, encore non-couvertes, parmi lesquelles l'Afrique du Sud, le Moyen-Orient, l'Inde et la Russie.

Objectif : 100 millions d'ARR en 2026

D'un effectif de 100 aujourd'hui, la société entend passer à 200 d'ici fin 2023. Pour mettre toutes les chances de son côté en termes de recrutement, elle offre à ses salariés la possibilité d'être à 100% en télétravail.

InterCloud cible avant tout les grands comptes engagés dans des stratégies combinant cloud hybride et multicloud. A ce jour, l'opérateur compte 60 clients dont près de la moitié sont issue du Cac 40. Parmi ses principales références figurent Airbus, LVMH, Pernod Ricard, Schneider Electric, SNCF, Société Générale ou encore Sodexo. Avec 25% de croissance annuelle en 2020 et 2021, InterCloud enregistre 15 à 20 millions de revenu récurrent annuel (ARR). "La période (du Covid, ndlr) n'a pas aidé. Nous réalisons en général entre 40% à 50% de croissance", confie Jérôme Dilouya. Une croissance sur laquelle InterCloud table pour les cinq prochaines années, en vue de passer la barre des 100 millions d'euros d'ARR en 2026.