Cloud Temple, le cloud souverain français qui cible l'Europe

Cloud Temple, le cloud souverain français qui cible l'Europe Filiale de l'entreprise de services du numérique Neurones, la société compte Framatome, Naval Group ou Suez parmi ses clients. Son chiffre d'affaires s'élève à 45 millions d'euros en 2021.

Filiale de l'entreprise de services du numérique (ESN) française Neurones, Cloud Temple a vu le jour en 2017. Fort de 330 salariés, cette société basée à La Défense enregistre un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros en 2021. Son positionnement ? Accompagner les grandes entreprises hexagonales vers le cloud public. Face à ce défi, Cloud Temple commence par analyser les workloads de ses clients en vue de définir l'infrastructure cloud la mieux adaptée. En fonction des besoins, elle peut recommander de s'orienter vers AWS ou Microsoft Azure. Dans ce cas, elle se charge de l'infogérance. En cas d'applications critiques, elle pourra conseiller plutôt sa propre offre de IaaS (Infrastructure as a Service). Un cloud sécurisé qui repose sur une infrastructure redondée et répartie sur trois data centers, tous basés en France. "Nos ambitions de développement sont grandes. Notre solution n'a pas de limite de taille. Elle est duplicable aisément sur d'autres régions en Europe", souligne Sébastien Lescop, directeur général de Cloud Temple.

Parmi les clients de l'offre cloud de Cloud Temple figurent plusieurs grandes entreprises de l'industrie, secteur où la société revendique la plus forte empreinte. La plateforme IoT de Suez (taillée pour gérer ses compteurs d'eau connectés) est par exemple hébergée chez lui. Tout comme les plateformes de communication externe de Naval Group. Idem pour les sites web de Framatome ou d'Avril, groupe agroalimentaire connu pour ses marques Lesieur et Puget. Cloud Temple a par ailleurs accompagné l'Apave dans la migration de ses cinq data centers on-premise vers son infrastructure de cloud. Prochaine étape : épauler le géant français de la gestion des risques dans la modernisation de ses applications en s'élargissant à AWS et Microsoft Azure.

Labellisée SecNumCloud

En mars 2022, le cloud provider décroche le célèbre visa SecNumCloud décerné par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). "Une équipe interne de 20 développeurs a planché pendant deux ans et demi sur la réécriture complète de notre couche de cloud management en vue de la mettre en conformité, et ce sans aucun impact sur les clients", se félicite le directeur général de Cloud Temple. Résultat : une bulle de sécurité isole désormais chaque client. "Ce qui passe par des dispositifs de chiffrement, une traçabilité des actions d'administration, mais également une gestion des identités précise, ainsi qu'un réseau et des postes informatiques distincts de la bureautique pour nos équipes d'exploitation", égraine Sébastien Lescop. A cela s'ajoute la mise en place d'un sas de sécurité pour éviter aux fournisseurs technologiques de Cloud Temple d'intervenir directement dans les process de mise à jour.

"Notre couche logicielle est indépendante des équipements, ce qui nous permet de changer de fournisseurs si besoin, sans conséquence pour les clients"

Depuis sa qualification SecNumCloud, l'entreprise a ouvert un canal de vente indirect en se rapprochant des principaux intégrateurs et infogérants de la place : Capgemini, CGI, Kyndryl, Sopra Steria, Thalès, etc.

Côté coulisse technique, le IaaS de Cloud Temple s'adosse à des serveurs Cisco. S'y déploient des instances basées sur la solution de virtualisation de VMware, la plateforme vSphere de l'éditeur jouant le rôle d'orchestrateur. Quant au stockage et à la sauvegarde, ils sont respectivement pris en charge par les systèmes FlashSystem et Spectrum Protect Plus d'IBM. "Notre couche logicielle est indépendante des équipements, ce qui nous permet de changer de fournisseurs si besoin, sans conséquence pour les clients", précise Sébastien Lescop. Du côté des trois data centers retenus, Cloud Temple a fait le choix d'un fournisseur différent pour chacun : Equinix, Interxion et Telehouse. "Dès que notre matériel informatique arrive en fin de vie dans l'un des centres de données, nous en profitons pour migrer chez un autre, plus récent et avec une meilleure performance énergétique", commente le CEO.

Cloud Temple propose une console de management prenant en charge son infrastructure de cloud mais aussi la gestion des workloads sur AWS et Microsoft Azure. Même logique pour le reporting. Ce dernier intègre à la fois le suivi de la consommation IT et des coûts. "Nous avons commencé à déployer le suivi de la consommation énergétique et du bilan carbone pour certains clients. Nous allons systématiser ses fonctionnalités d'ici la fin de l'année", confie Sébastien Lescop. Autre projet prévu : le développement d'offres de container as a service et de bases de données managées.

Projet de certification européenne

Pour booster son développement, Cloud Temple compte beaucoup sur le projet de certification européenne EUCS (pour European cybersecurity certification scheme for cloud services). Portée par l'ENISA (European network and information security agency), elle est largement inspirée du label SecNumCloud qui a été retenu comme référence pour concevoir son niveau le plus élevé. "L'EUCS qui est actuellement en phase de discussion contribuera à homogénéiser les certifications des clouds en matière de cybersécurité en Europe. Ce qui nous permettra de disposer d'une offre, pas seulement française, mais européenne à l'état de l'art en termes de sécurité et d'étanchéité avec les législations extraterritoriales", se projette Sébastien Lescop. A la différence de Cloud Temple, les projets de cloud de confiance mis en œuvre en France par Azure, Google et AWS pourraient peiner à atteindre le niveau le plus élevé de l'EUCS.

Pour financer son passage à l'échelle au niveau européen, Cloud Temple pourra compter sur les capacités financières de sa maison-mère, Neurones. Une ESN de près de 5 900 salariés qui a enregistré un chiffre d'affaires de 580 millions d'euros en 2021.