Rose Jeantet (StartupBus) "Le StartupBus permet de tester son idée et de s'intégrer à une communauté"

Du 27 au 30 octobre, 150 entrepreneurs monteront dans le StartupBus pour profiter d'un programme de mentoring accéléré et développer en trois jours un projet de start-up. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'à dimanche.

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Rose Jeantet gère la participation française pour la 3ème édition du StartupBus. © S. de P.

JDN. En quoi consiste le StartupBus ?

Rose Jeantet. C'est un hackathon itinérant à l'échelle européenne. On met en concurrence plusieurs pays : France, Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne et Benelux. Six bus partiront des capitales de départ le 27 octobre et convergeront vers Vienne pendant trois jours. Au fil du trajet, les candidats monteront leur projet de start-up. Une simple idée de départ deviendra une démonstration produit et un pitch. Sur le chemin, le bus s'arrête dans des incubateurs. Les participants sont accompagnés par des mentors reconnus, qui leur enseignent les best practices.

Par où passera le bus français ?

La première étape a lieu à Zurich. Nous nous arrêterons dans le centre de recherche et développement de Google pendant une journée complète. La session de travail sera orchestrée par Jordi Montserrat, le dirigeant de Venture Kick (fonds d'investissements et accélérateur de start-up). La France y rencontrera l'Angleterre pour des quarts de finale, à travers un premier concours de pitchs. Les demi-finales, éliminatoires, auront lieu le lendemain, à Munich, après un arrêt par le célèbre incubateur Wayra. Enfin, la meilleure équipe de chaque pays pourra pitcher à Vienne. Parmi les membres des jurys des différentes étapes, on trouve des investisseurs (Index Ventures, Venture Partners), des accélérateurs (The Family, Venture kick)... Les gagnants auront, eux, la chance de pitcher une dernière fois sur la grande scène du Pioneers Festival, devant une audience de 2 000 personnes et de 150 investisseurs.

Premier arrêt à Google Zurich

A quel stade doit-être le projet des entrepreneurs avant le départ ?

Les projets démarrent de zéro, from scratch, au départ du bus. C'est un critère de sélection. La start-up ne doit pas encore être montée. Dès le début, chacun pitchera son idée aux autres candidats et des équipes se formeront autour des meilleurs projets. L'idée, c'est de rencontrer des développeurs, des designers et autres profils complémentaires, puis de se répartir les rôles. La constitution de l'équipe, la création de l'idée et le développement du projet seront effectués de manière très autonome, même si les mentors et le jury offriront un feedback et des conseils aux équipes. En trois jours, chacune devra développer son projet grâce aux divers ateliers organisés. Parmi ceux de Google, par exemple, des sessions "business model", "construction d'équipe", "établir ses besoins financiers", des ateliers sur le cycle d'adoption d'une nouvelle technologie ou sur le développement de produits innovants...

Comment recrutez-vous les candidats ?

Nous recherchons trois profils principaux : business, développeurs, et designers. Chaque candidat postule pour un poste précis. On reçoit les candidatures sur le site web, et on effectue une première sélection basée sur les compétences et l'expérience. Ensuite, nous passons des entretiens sur Skype pour mieux connaître les postulants. Concernant l'équipe française, nos critères sont une curiosité d'esprit, une culture entrepreneuriale, et surtout une forte ouverture à l'international : il faut que les candidats soient capables de pitcher en Anglais. Nous avons notamment recruté des équipiers belges et canadiens. Pour l'instant, les présélectionnés ont entre 17 et 37 ans. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 20 octobre. Chaque pays peut sélectionner 25 entrepreneurs au maximum.

Pour le finaliste, un pitch au Pioneers Festival

Combien coûte le Startup bus ?

Les frais de participation s'élèvent à 150 euros, auxquels il faut ajouter une cotisation de vingt euros par nuit pour l'hôtel et l'entrée du Pioneers Festival -100 euros au lieu de 600, puisque nous avons noué un partenariat. A noter que les six équipes finalistes qui y pitcheront leur projet bénéficieront bien sûr d'un ticket gratuit.

Comment le concept est-il né ?

Le StartupBus est né en 2011 aux Etats-Unis, à la suite d'un pari. L'idée a ensuite été importée en Europe, il y a trois ans. Cette année, il a fusionné avec le founderbus, créé par Sebastian Sielmann en Allemagne. Et pour la première fois, le mois prochain, un StartupBus sillonnera les routes d'Afrique, en passant par le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. Les organisateurs sont d'ailleurs en train de chercher des fonds sur Indiegogo.

Le StartupBus compte-t-il déjà des success stories ?

Aux Etats-Unis, Branch est devenue une start-up viable et a levé de l'argent. Mais la plupart du temps, le projet ne va pas à terme. Le but du StartupBus est plutôt de créer une communauté. Les liens entre les membres sont très forts. D'ailleurs, les trente organisateurs européens sont tous bénévoles, et pour la grande majorité, ce sont d'anciens participants... Comme moi. Les anciens passent le relai aux nouveaux, le transfert de compétences est très intéressant. Pour les entrepreneurs, l'objectif est aussi de tester une idée. Les candidats ont envie de savoir si elle est viable et d'avoir un retour de business angels, d'entrepreneurs et d'investisseurs. Enfin, cela peut permettre de dénicher de futurs associés !

Rose Jeantet est diplômée de l'ESC Bordeaux. Après une première expérience en gestion de projets web chez Nextedia (Lagardère Active), elle s'oriente vers l'accompagnement des startups dans la mise en œuvre de leur projet et se spécialise plus particulièrement dans la conception et l'optimisation des parcours utilisateurs. Ancienne "buspreneuse" au sein de l'équipe d'Allemagne en 2012, elle gère la participation de la France pour cette 3ème édition du StartupBus Europe.