Emploi : les start-up françaises ne connaissent pas (encore ?) la crise

Emploi : les start-up françaises ne connaissent pas (encore ?) la crise Le JDN a analysé l'évolution du nombre d'employés d'un échantillon de plus de 6 000 start-up présentes en France avant la crise. Leur nombre a crû de 7% en moyenne entre mars et décembre 2020, avec de fortes disparités selon les secteurs.

Malgré une baisse de la demande dans certains secteurs et toutes les incertitudes que la pandémie fait peser sur l'avenir, les start-up présentes en France semblent confiantes. Preuve en est : elles ont continué d'embaucher en 2020. Selon les données de Motherbase.ai, fournies en exclusivité au JDN dans le cadre d'un partenariat avec le Syntec Numérique, leur effectif total a crû de 7% entre mars et décembre 2020. Motherbase est une plateforme qui agrège des données économiques sur les entreprises en scannant leurs sites web et les réseaux sociaux.

Attention cependant. Si l'emploi progresse dans les start-up, c'est certes parce que certains secteurs profitent de la crise (voir plus bas). Mais c'est aussi parce que les plus sinistrés bénéficient des nombreuses mesures d'aide mises en place, dont le chômage partiel. Il faudra donc attendre que l'Etat retire son filet de sécurité pour voir la réelle étendue des dégâts.

Pour obtenir ces données sur l'emploi, Motherbase se base sur les profils LinkedIn des salariés déclarant travailler en France pour des entreprises répertoriées comme des start-up. Ces données sont à périmètre constant, c'est-à-dire que nous avons comparé l'évolution du nombre d'employés dans un échantillon de plus de 6 000 start-up entre le premier mois de la crise, mars 2020, et le reste de l'année. Ces chiffres n'incluent donc pas les créations ou suppressions d'emplois par de nouvelles start-up lancées entre mars et décembre 2020, mais seulement celles qui existaient déjà aux premiers jours de la crise et étaient déjà répertoriées par Motherbase.

Cette hausse des emplois dans les start-up n'est pas également répartie sur le territoire. Deux régions sont proches de la stagnation, l'Occitanie (+1,1%) et les Hauts-de-France (+2,8%). L'Ile-de-France se trouve dans la moyenne, à 6,3%. Ce qui n'est pas étonnant, puisqu'elle concentre près des deux tiers des emplois dans des start-up du pays. Mais de nombreux territoires font mieux, s'approchant ou dépassant les 10% de croissance du nombre d'emplois dans leurs start-up : l'Auvergne Rhône-Alpes (+9,6%), la Normandie (+10,3%), le Grand-Est (+11,7%) ou encore la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (+13,6%).  

Les inégalités sont encore plus criantes lorsque l'on s'intéresse aux secteurs dans lesquels opèrent les start-up. On retrouve parmi les plus belles progressions d'effectifs des secteurs naissants ou bien qui ont profité de la crise pour mettre en avant leurs solutions numériques. Notamment les proptech (+18,1% d'employés), les fintech et assurtech (+15,3%) ou encore le retail et l'e-commerce (+11,7%). A l'inverse, les emplois augmentent peu ou diminuent dans trois secteurs en difficultés : les mobilités (+3,7%), le martech (-0,2%) et surtout la smart city (-8%).