Michael Amar (Chain of Events) "Certaines entreprises préparent depuis six mois leurs annonces pour la Paris Blockchain Week"

Pour sa quatrième édition, la Paris Blockchain Week s'installe au Carrousel du Louvre du 20 au 24 mars. Son fondateur Michael Amar dévoile l'ambition de cet événement tourné vers l'international.

Michael Amar, fondateur de la Paris Blockchain Week et CEO de Chain of Events. © Damien Bresson

JDN. La Paris Blockchain Week ambitionne d'accueillir 10 000 personnes, soit 4 000 de plus que l'an passé. Etes-vous confiant sur cet objectif ?

Michael Amar. Nous sommes en bonne voie et même en avance sur l'année dernière. En fait, dans ce business, la majeure partie des tickets se vendent dans les quinze derniers jours, last minute, nous sommes rentrés dans cette dernière ligne droite et dans les clous.

La PBW est avant tout un événement dédié aux entreprises. Vous dites souvent avoir été impressionné par la facilité d'accéder aux décideurs lors de votre première expérience aux Etats-Unis. L'objectif de cet événement est-il de rapprocher acteurs et décideurs ?

Lors de ma carrière en tant qu'entrepreneur, j'ai navigué dans les salons du monde entier et j'ai pu avoir des deals, par exemple, avec le CEO du New York Times parce que je l'ai abordé à un moment où il s'ennuyait dans une conférence et je suis allé lui parler. "Dans la vie réelle", j'aurais pu envoyer 1 500 emails, je ne l'aurais jamais eu. Seules les conférences peuvent permettent de rencontrer les plus grands faiseurs de l'industrie. Et on essaye d'offrir ce retour sur investissement, c'est notre approche, que les gens puissent trouvent leurs cofondateurs, leurs clients, un partenaire ou un salarié. L'idée, c'est vraiment d'aider à faire évoluer l'écosystème à la fois avec des conférences sur les sujets les plus importants, comme l'après-FTX ou la nouvelle génération de NFT qui permettra l'adoption de masse, et en permettant aux acteurs de se rencontrer et de collaborer.

Il y aura de nombreuses entreprises du Web traditionnelles. A l'heure où de nombreuses sociétés du Web3 se revendiquent des alternatives aux Gafam, n'est-ce pas paradoxal de laisser autant de place à ces entreprises ?

Non. En fait, c'était même un vœu parce qu'il faut se remémorer qu'il y a quelques mois, il y a eu FTX. Plein de gens pensaient que la crypto était morte et en effet, beaucoup de boîtes ont arrêté, beaucoup de gens ont été licenciés, ça a été très dur pour le marché et ça le reste d'une manière générale. Aujourd'hui, il y a peut-être 25 millions de wallets. La progression est très lente. Comment faire pour passer un cap, pour atteindre le milliard d'utilisateurs ? La conclusion est simple : si on le fait juste entre initiés des conférences crypto, ça ne va pas aller très loin. Il faut qu'on aille plus loin, accompagner les marques, corporates mais aussi les plus grandes sociétés.

Ensuite, si nous voulons les bouleverser, on aura de quoi le faire mais elles auront aidé à amener le milliard d'utilisateurs dont on a besoin. Au début, c'était un peu un vœu pieu de vouloir établir l'événement autour de la transition Web2 vers le Web3, je pensais que cela prendrait deux, trois ans mais aujourd'hui, on a effectivement Salesforce, MasterCard, Goldman Sachs, JP Morgan, Amazon, Google qui viennent parler ou sont partenaires. C'est très bien : Amazon vient d'annoncer sa marketplace NFT, ils ont une traction qui permet de démocratiser, comme Meta qui permet à 400 millions d'utilisateurs d'Instagram d'acheter un NFT. Ça aide tout l'écosystème. Il ne faut pas rester entre happy few, il faut leur faire de la place, c'est notre point de vue.

Le prix des billets peut faire tiquer, notamment pour le grand public et les petites sociétés. Est-ce que ce sont des tarifs essentiels pour le modèle économique de la Paris Blockchain Week ?

Les bons entrepreneurs sont prévoyants et achètent le ticket en early bird, par exemple pour moins de 200 euros de mémoire pour la journée Web3. Les mêmes entrepreneurs vont à NFT New York ou London. A Paris, il n'y a pas besoin de billets de train ou de logement pour les Français donc non, je pense que le prix n'est pas excessif, même encore aujourd'hui, en dernière minute. Nous avons les meilleurs speakers du monde, au Louvre dans un environnement incroyable pour faire du business, ce qui peut permettre un coût d'acquisition bien moindre qu'en faisant de la publicité à droite ou à gauche. Au regard de tous les retours que l'on a eu l'année dernière, la très grande majorité des gens feront des deals qui rendront leur investissement rentable.

Par ailleurs, c'est un événement de 10 000 personnes, au Louvre, avec des speakers en provenance du monde entier, de la sécurité, une organisation, nous sommes une société de plus de vingt salariés toute l'année pour une semaine de revenus, nous avons pour l'ambition de faire de l'argent comme toutes les sociétés, en tout cas celles dans lesquelles j'investis.

Changpeng Zhao, CEO de Binance, sur la scène de la Paris Blockchain Week 2022. © Damien Bresson

Les plus grands salons ont tissé leur renommée par leur faculté à être le lieu des annonces marquantes pour les entreprises. Peut-on attendre cela de la Paris Blockchain Week ?

C'est important, nous avons des entreprises qui préparent six mois à l'avance leur annonce, leur rendement peut être calqué sur le lancement. Nous aurons 400 médias sur place et nous aidons les partenaires à préparer leur interview. Nous avons pas mal d'effets d'annonces, que ce soit des marques connues de luxe et fashion, des startups qui annonceront leur projet de lancement ou des gros corporates qui vont faire des annonces de produits. C'est une quatrième édition donc beaucoup de sociétés se calent sur nos dates. Je peux dire que j'ai un très gros tas de NDA !

NFT Paris se déroule désormais peu avant votre événement. Est-ce une concurrence pour la Paris Blockchain Week ?

Je pense qu'on a une audience qui est très différente. Ils ont un événement plus BtoC et communautaire que le nôtre. Nous faisons un événement davantage BtoB avec des coûts de structure plus élevés, on ne peut pas permettre autant de visite de gens qui ne sont pas du métier. Notre public vient aux conférences, c'est son travail. Nous avons peut-être des speakers en commun mais globalement, notre événement est très différent.

Dès le milieu des années 1990, Michael Amar a créé ses premières entreprises, d'abord dans le secteur du marketing digital et de la publicité. Passé par le fonds Cathay Innovation, ambassadeur de la French Tech dans la baie de San Francisco entre 2017 et 2019, il a par la suite entrepris dans le secteur blockchain avec la création de Chain Accelerator et de la Paris Blockchain Week en 2019.