Le temps de chargement des sites d'e-commerce explose

Le temps de chargement des sites d'e-commerce explose En un an, le temps médian de chargement des sites d'e-commerce à plus forte audience a bondi de 49%. La raison de cette contre-performance : des pages 67% plus lourdes.

Spécialiste de la supervision de la qualité de service informatique, Radware vient de publier son baromètre trimestriel sur la performance des 100 premiers sites d'e-commerce au niveau mondial. Les résultats obtenus ne sont pas très encourageants. En un an, le temps médian de chargement des pages du panel a augmenté de 49%, passant de 7,2 à 10,7 secondes. Quant au TTI (ou Time to interact) qui correspond au temps après lequel l'internaute peut commencer à interagir avec la page, il bondit de 4,9 à 6,2 secondes (+27%). 

Images mal optimisées et appels de scripts tiers pullulent

"Dans un monde idéal, le rendu d'une page web doit prendre pas plus de trois secondes", rappelle Radware. On le sait. Au-delà, le site risque de perdre des clients. Seuls 14% des sites analysés par Radware dans son étude se rapprochent de cet objectif. "17% affichent un TTI de 10 secondes et plus, ce qui engendre en général l'abandon de la majorité des utilisateurs", prévient l'éditeur.

Ces difficultés proviennent d'abord d'une prolifération d'images mal optimisées, souvent non-compressées (c'est le cas de 43% des sites testés) et dans des formats peu appropriés. Pourtant utile pour accélérer l'affichage des grandes images (type Call for action sur les sites d'e-commerce), le JPEG progressif n'est implémenté que par 34% des sites étudiés par l'éditeur.

Au total, le poids médian des pages analysées est passé de 1007 ko à 1677 ko en 12 mois. 

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Dans son étude, Radware distingue le temps de chargement du "Time to interact" (TTI) c'est-à-dire le temps après lequel l'internaute peut commencer à interagir avec une page web. © Capture Radware

Quant au nombre de requêtes médian par page, il est désormais de 100, contre 82 il y a un an. Une montée en puissance qui serait due à la multiplication des requêtes lancées vers des sites tiers et correspondant à des scripts ou des images (pour afficher boutons sociaux, widgets, tags analytics...). Autres éléments incriminés : des CSS et JavaScripts trop souvent mal optimisés ralentissant le rendu des contenus. Les nombreux pop-up seraient également de nature à grever la performance web globale.

Une différence parfois importante sur certains sites entre temps de chargement et TTI

Des mauvaises pratiques qui viendraient annuler les efforts consentis par ailleurs, notamment en matière de connexion TCP persistante (implémentée par 96% des sites) et de réseau de diffusion de contenu (78% des acteurs du panel ayant recours à des CDN).

Enfin, Radware constate une différence parfois importante sur certains sites entre le temps de chargement et le TTI. "Par exemple, alors que Netflix enregistre un temps de chargement de 13,3 secondes, il fait preuve d'un TTI de 2,3 secondes, ce qui indique que ce site délivre une expérience utilisateur satisfaisante", note Radware.

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Selon Radware, les sites d'e-commerce gagneraient à recourir au JPEG progressif, notamment pour les images de Call for action. © Capture

Méthodologie : l'étude de Radware repose sur une analyse des pages d'accueil des 100 sites d'e-commerce à plus forte audience au niveau mondial selon le classement d'Alexa Retail 500. Elle a été réalisée le 11 juin dernier en s'appuyant sur l'outil d'analyse de la performance open source WebPagetest (avec Chrome 35).