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Le voyage d'affaires

Un modèle économique en pleine évolution

Le positionnement marché 

Aux Etats-Unis, le modèle économique des GDS a été profondément bouleversé au cours des derniers mois. En effet, une vague de renégociation des contrats entre les compagnies aériennes et les GDS a agité la fin de l'année 2005 et tout le début de l'année 2006. "Nous avions signé des contrats appelés DCA 3 ans auprès des compagnies aériennes dans lesquels nous nous engagions à une baisse des coûts de distribution, en contrepartie de quoi, les compagnies nous garantissait l'accès à l'ensemble de leur contenu, à savoir leurs prix Internet, les tarifs agences, etc.", explique Claire Gagnaire, country manager France et Bénélux chez Sabre Travel Networks. Ces contrats prenant fin en 2006, les compagnies aériennes ont souhaité une nouvelle négociation des coûts de distribution via les GDS, ce qui a généré des tensions au début de l'année.

"Aux Etats-Unis, nous sommes entrés dans le troisième cycle de négociation, au cours de cet été. Lors des deux premiers cycles de négociation, les GDS ont pris la responsabilité financière des réductions des coûts de distribution. Mais dorénavant, nous avons opté pour un nouveau modèle économique et avons pris le parti de partager ces coûts de distribution avec les agences", explique Jérôme Moisan, directeur général Galileo France. Auparavant, les GDS proposaient l'accès gratuit à l'outil, et distribuaient des incentives financiers en fonction des volumes de réservations. Aujourd'hui, Galileo propose un programme dans lequel les agences de voyage renoncent à ces incentives, contre quoi le GDS garantit pour 5 ans les accès aux meilleurs tarifs. "100 % de nos agences ont signé pour ce programme, les agences sont en effet prêtes à payer un peu plus", affirme le directeur général Galileo France. Un modèle économique qui a par ailleurs convaincu les compagnies aériennes. "Aujourd'hui, Sabre a resigné avec l'ensemble des plus grandes compagnies aériennes des contrats de 5 à 7 ans, ce qui a rassuré le marché et notamment les agences de voyage qui s'inquiétaient", précise Claire Gagnaire.

En revanche, si le modèle économique est resté relativement stable en Europe, cette évolution devra à moyen terme également la concerner. Pour l'heure, les GDS ont trouvé des compromis avec les compagnies aériennes qui souhaitent obtenir des coûts de distribution GDS revus à la baisse. Sabre met en place également des partenariats marketing, des opérations communes, et des produits en exclusivité, comme le e-ticket sur certaines compagnies. Le GDS joue également sur les synergies entre les différentes activités, avançant une distribution plus large via Lastminute et GetThere. De son côté, Amadeus a opté depuis quelques années pour une tarification sur la base de la valeur ajoutée. "Nous apportons aux compagnies une valeur ajoutée moins importante sur le marché principal, et c'est pourquoi nous avons accordé aux compagnies une réduction des coûts de distribution sur leur marché domestique. En contrepartie, nous avons augmenté les coûts de distribution dans les régions plus lointaines", explique Philippe Grando, directeur général délégué Amadeus France.

Internet a en effet servi de levier de négociation pour remise en cause des coûts de distribution par les compagnies aériennes. Celles-ci doivent en effet faire face à une forte augmentation des prix du pétrole, et au succès des compagnies aériennes low cost. Pour réduire à leur tour leurs coûts et pouvoir proposer des prix compétitifs face à ces nouvelles compagnies à coûts réduits, les compagnies aériennes ont souhaité limiter le versement de commissions aux intermédiaires. Elles ont tout d'abord mis fin en avril 2005 en France aux commissions à destination des agences de voyage, et remettent en cause le modèle du GDS qui facture des prix par transaction.

"L'utilisation des GDS représente 19 % des coûts de distribution, soit en moyenne 12 à 13 dollars par billet réservé. Sur ce montant, 4 dollars sont reversés aux agences de voyage clientes, 4 dollars au GDS et 4 à 5 dollars pour le coût de la réservation", estime Markus Ruediger, directeur de la communication de Star Alliance Services. Dans cette optique, les compagnies membres de Star Alliance ont souhaité lancer en juin 2005 un projet de développement d'un système alternatif par 3 sociétés américaines : ITA, Switchworks et J2. Les réservations par ce nouvel outil en cours de développement devront être comprises entre 1 et 3 dollars.

"Il faut bien saisir que dans ce mouvement, c'est le modèle économique des GDS qui est remis en cause. A aucun moment, les compagnies aériennes n'ont remis en cause la technologie GDS, qui reste le moyen le plus efficace de distribuer des billets à l'échelle planétaire et hors de leurs marchés domestiques", affirme Jérôme Moisan, Galileo France. En effet, Star Alliance ne positionne pas son projet de réservation alternatif comme un "anti-GDS". "A l'avenir, nous voulons toujours offrir aux compagnies la possibilité de choisir le GDS, mais nos compagnies membres pourront proposer un autre système de réservation pour certaines clientèles, comme notamment la clientèle affaires à la recherche de vols secs", ajoute le directeur de la communication de Star Alliance Services. Cependant, le nouveau système pourra également proposer la réservation de prestations complémentaires comme l'accès à des salons, ou des services à bord, qui, selon le porte-parole de Star Alliance, n'est pas offert par la technologie des GDS.

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