Confidentiel : Vente-Privée travaille à l'ouverture d'une marketplace

Confidentiel : Vente-Privée travaille à l'ouverture d'une marketplace L'e-marchand, qui a choisi Izberg comme prestataire, cherche à soutenir la croissance de son volume d'affaires en se lançant dans l'e-commerce non événementiel.

Selon nos informations, Vente-Privée, le leader français des ventes événementielles, veut ouvrir une place de marché. Voir de près le fonctionnement de celle de Privalia, son homologue espagnol racheté en avril 2016, lui a-t-il donné des idées ? L'e-marchand a en tous cas signé avec l'éditeur de solutions de marketplaces Izberg, confirment plusieurs sources au JDN. A en juger par la durée habituelle des projets Izberg, elle pourrait voir le jour avant l'été. Il devrait s'agir d'une marketplace de ventes permanentes et non pas de ventes flash, qui devrait couvrir les mêmes catégories de produits que l'actuel Vente-Privée, à commencer par la mode. Contacté par le JDN, Vente-Privée ne commente pas ce projet.

Cette place de marché permettrait à l'e-commerçant, qui opère déjà huit entrepôts en France, d'accroître largement son offre sans avoir à en porter le stock. L'objectif ? Alimenter la croissance de son volume d'affaires. Jacques-Antoine Granjon déclare avoir atteint 3 milliards d'euros en 2016, contre 2 milliards en 2015. Pour maintenir ce niveau de croissance à un tel volume de ventes, la diversification et les acquisitions pourraient ne pas suffire. Après avoir abandonné le parrainage obligatoire pour devenir membre, puis étendu les univers commercialisés jusqu'aux produits de grande consommation, à l'alimentaire, à l'immobilier et aux voitures, Vente-Privée procéderait ainsi à un nouvel élargissement de son activité.

Concrètement, une marketplace pourrait se révéler compliquée à brancher sur l'arborescence très simple du site actuel. Cependant, le modèle n'est pas très éloigné de celui des ventes événementielles. Et surtout, cette nouvelle activité devrait permettre à Vente-Privée de :

  • gagner de nouvelles marques (y compris, pourquoi pas, apportées par des marchands),
  • proposer un mode de fonctionnement qui conviendra davantage à certaines marques ou à Vente-Privée
  • commercialiser des références aux volumes insuffisants pour justifier une vente événementielle,
  • acquérir de nouveaux clients, automatiquement transformés en membres, et jouer sur les transferts entre les deux activités,
  • et bien sûr se positionner sur les collections en cours pour aller rivaliser avec les Zalando et consorts (tout en utilisant l'ampleur d'un catalogue de marketplace pour bâtir rapidement un référencement naturel qui en France part de zéro).

Reste à savoir comment s'articuleront les deux types d'offre sur le site, quel niveau de commission sera pratiqué, si les vendeurs seront visibles des acheteurs (façon Amazon) ou s'ils n'apparaîtront pas (comme sur Zalando), laissant Vente-Privée gérer la totalité de la relation client. Ou encore quelles ambitions l'e-commerçant nourrit pour cette nouvelle initiative. Il est néanmoins clair qu'un tel projet pourrait apporter beaucoup au site de Jacques-Antoine Granjon, déjà leader de l'e-commerce de mode en France, pour conforter son statut dans l'Hexagone comme pour accélérer en Europe et prendre des parts de marché à son rival allemand.