Info JDN : Take Eat Easy lève 6 millions d'euros pour ses livraisons de repas

Info JDN : Take Eat Easy lève 6 millions d'euros pour ses livraisons de repas Un très beau tour de table pour la start-up belge dont la technologie, qui optimise les mises en relation entre restaurants et coursiers à vélo, lui permet de viser de gros volumes.

La start-up belge Take Eat Easy vient de lever 6 millions d'euros auprès de Rocket Internet, DN Capital et Piton Capital, afin de développer son service de livraison de repas par coursier à vélo. Lancé en septembre 2013 à Bruxelles, Take Eat Easy y référence une centaine de restaurants, auxquels s'ajoutent les 150 restaurants parisiens signés depuis l'arrivée de la startup à Paris en octobre 2014. En tout, le service voit transiter plusieurs milliers de livraisons de repas par semaine.

"C'est lorsqu'on se focalise sur la technologie que devient possible un modèle de volume"

Concrètement, l'utilisateur se connecte sur le site ou l'application iPhone (et bientôt Android), renseigne son adresse et voit s'afficher tous les restaurants disponibles dans un rayon de 3 kilomètres autour de lui. Il peut également les filtrer et par exemple demander un restaurant asiatique ou un plat à base de bœuf. Take Eat Easy transmet la commande au restaurant et au coursier qui va la récupérer et la livrer à l'heure demandée par le client.

"Nous allons plus loin que nos concurrents dans la prestation de services que nous offrons aux restaurants, qui par exemple peuvent paramétrer qu'ils ne peuvent pas assumer plus de 5 commandes le vendredi soir", explique Adrien Roose, cofondateur et PDG. Et surtout, Take Eat Easy a développé une technologie capable de déterminer à quelle heure envoyer la commande au restaurant et au coursier pour qu'elle soit livrée à l'heure demandée par le client. Côté client, il peut par exemple choisir d'être livré en 27, 32 ou 38 minutes, et ces durées sont mises à jour en temps réel. Ce qui offre une plus grande fiabilité aux clients comme aux coursiers. "C'est lorsqu'on se focalise sur la technologie qui permet d'optimiser les livraisons que devient possible un modèle de volume, seul possible pour rentabiliser ce type de service." Les Américains Caviar, racheté par Square, et Doordash, soutenu par Sequoia Capital, fonctionnent d'ailleurs sur ce principe.

Une activité de volume à décliner dans les plus grandes villes

De quoi permettre à Take Eat Easy de s'attaquer sans complexe à Resto-In, acteur européen historique depuis près de 10 ans, plus cher, dépassé en quelques mois à Bruxelles et bientôt rattrapé à Paris. A Tok Tok Tok aussi, dont le modèle d'achat délégué à la Postmates ne permet pas l'optimisation que réussit Take Eat Easy en s'intégrant à ses restaurants partenaires. Et enfin à Alloresto, qui ne couvre que les restaurants assurant eux-mêmes la livraison, soit 10% des restaurants en Europe selon Adrien Roose. "Dans chaque pays, mis à part tous les petits qui se lancent, il n'existe comme en France que deux ou trois acteurs, dont des historiques un peu dépassés. Et en face, le marché est énorme." De quoi justifier une levée particulièrement importante pour un acteur si jeune, donc.

Cette année, la start-up attaquera Berlin, Madrid et Londres. "Pour que cela fonctionne, il faut que clients, restaurants et coursiers soient gagnants, donc il faut du volume, c'est-à-dire des grandes villes", ajoute-t-il. De 20 personnes actuellement, Take Eat Easy devrait donc passer à 50 collaborateurs d'ici la fin de l'année, en particulier pour étoffer les équipes de commerciaux qui démarchent les restaurants qu'elle cible. Mais il s'agira aussi pour elle d'agrandir son réseau de coursiers. Professionnels indépendants à la façon des chauffeurs d'Uber (et non des chauffeurs amateurs d'UberPop), ils postulent en ligne, suivent une séance de formation et d'information, se testent sur une soirée puis facturent leurs prestations à Take Eat Easy. Lequel, en tant que simple intermédiaire technologique, prend une commission de 30% sur la vente du restaurant et sponsorise la livraison en ne la facturant au client que 3,50 euros.

takeeateasy team
Les quatre cofondateurs de Take Eat Easy : de gauche à droite Adrien Roose, Chloé Roose, Jean-Christophe Libbrecht et Karim Slaoui © Take Eat Easy