L’aspect communautaire des réseaux sociaux séduit les cadres

Quatre ans seulement après l'apparition des réseaux sociaux, ces nouveaux médias remettent en cause bien des schémas de pensée. Une nouvelle révolution que les directions d’entreprises vont devoir intégrer.

C'est parfois un sujet de débat, mais ca n'en reste pas moins un fait indéniable, les réseaux sociaux se sont imposés comme nouveaux médias. Cette intrusion dans nos vies n'a pas épargné le monde professionnel, mais leur aspect communautaire séduit, et il séduit chaque jour davantage, notamment les cadres.   

D'après une récente enquête menée par l'Ifop, pour L'Atelier BNP Parisbas, les réseaux sociaux ont déjà réussi à convaincre 38% des cadres des entreprises françaises de leurs utilités, quand 62% d'entre-eux se disent encore  peu favorables à une communication via ces espaces communautaires.

Toutefois, cette réticence croît avec l'âge et recule avec l'amélioration du niveau de diplôme. Une entreprise qui emploie des ingénieurs et techniciens ou des jeunes diplômés, dispose donc d'un vivier de collaborateurs très largement tournés vers ces nouveaux médias.

Pour les cadres, favorables à ces nouveaux modes de communication, les raisons le plus souvent évoquées sont la création d'une communauté autour d'une marque, de produits ou de services, ainsi que la modernisation de son image. Par exemple, 79% d'entre eux jugent utile l'utilisation des medias sociaux pour communiquer autour de la marque, et 75% estiment que ces médias constituent un nouveau moyen de recrutement. Enfin, plus de 70% y voient même une opportunité pour amener les clients aux points de vente sur Internet.

Le choix de laisser passer cette révolution technologique ne s'offre pourtant pas aux entreprises. Elles ont donc l'obligation d'évoluer, de plus en plus en temps réel, et de s'adapter à une technologie qui devient autant domestique que professionnelle et que les collaborateurs maitrisent souvent parfaitement.

Savoir « défractionner » nos activités
Ce que nous appelions il y a encore peu, les nouvelles technologies, vont révolutionner nos organisations et notre temps. Si nous sommes capables aujourd'hui de traiter bien plus rapidement, des tâches toujours plus nombreuses, nous ne savons pas encore « défractionner » nos activités. Du fait de nos schémas de vie professionnelle et personnelle, nous conservons un temps dédié pour chacune d'elles. Pourtant les médias sociaux nous  invitent à faire tomber ces barrières et nous mènent à de nouvelles disponibilités de l'esprit.

Demain, probablement, un cadre n'aura plus recours qu'à un seul réseau ou il passera de la vie privée à la vie professionnelle à plusieurs reprises dans une même journée, dans la même heure. Pour les cadres, au premier rang desquels les cols blancs, le télé travail ou le home-working en seront facilités. Nos fonctionnements passés étaient aussi fixés par des contraintes spacio temporelles. On ne pouvait pas être « au four et au moulin » !

Aujourd'hui, nous pouvons suivre, traiter, gérer plusieurs conversations, dossiers, affaires simultanément ou dans une alternance quasi immédiate et depuis un seul et même lieu. Les médias sociaux en particulier, et l'informatique en général, vont nous permettre peut-être, ou nous imposer, de nouveaux modes d'échanges et de travail. Cette évolution déjà engagée ne devra pas se faire au détriment du travail d'équipe ou des relations humaines qu'il faudra alors reconsidérer, voire réinventer, parfois redécouvrir.

Après la révolution accompagnée par les réseaux sociaux, dans le monde arabe, une autre révolution touche les organisations professionnelles, publiques et privées. Cette révolution technologique, communautaire et sociale, aujourd'hui poussée  par les cadres, va contraindre les directions d'entreprises et plus particulièrement les DRH à intégrer cette nouvelle donne dans leurs schémas de pensée et de communication.