Prise de contrôle de Nokia par Microsoft : le prix à payer

Microsoft à déboursé 5,44 Milliards de dollars pour s'offre la division mobile de Nokia, marquant un tournant sur le secteur de la téléphonie mobile

5,44 Milliards de dollars. C’est le prix que Microsoft à débourser pour s’acheter la branche mobile de Nokia, ancien fleuron de l’industrie de la téléphonie.
La nouvelle est tombée ce matin, sonnant comme la fin de l’ère pré-smartphone (ou pré-iPhone, serait-on tenté de dire).

5,44 Milliards de dollars, c’est le prix de Nokia pour tirer définitivement un trait sur son glorieux passé

Pour un « vieux » routier du marché du mobile comme moi (et fan absolu du Nokia N95), la nouvelle a de quoi secouer. Rappelez-vous, il y a à peine 5 ans (soit une éternité sur ce marché), Nokia était un leader incontesté et qui se croyait incontestable. Sa part de marché frisait avec les 50%, ses téléphones étaient toujours à la pointe de la technologie. Bref, rien ne laissait présager une telle sortie.
Mais voilà, comme dans tout marché, l’innovation de rupture est arrivée. Une innovation de celles qu’on enseigne d’année en année dans toutes les bonnes écoles de marketing et de management du monde. De celles qui mettent à genoux des empires créés des décennies durant. Et comme toute innovation de rupture, personne ne l’a vraiment vu venir, pas même les dirigeants de Nokia (qui pourtant n’ont pas du oublier ces fameux cours de marketing).
Stephen Elop n’a rien pu faire pour éteindre le feu de sa plateforme, comme il aimait si bien décrire la situation à son arrivée à la tête de Nokia, lui le transfuge de Microsoft, dont il est question aujourd’hui. Ce même M. Elop qui n’a pas tardé à plier bagages suite à l’annonce de ce rachat.

5,44 Milliards, c’est justement le prix pour Microsoft pour assoir sa nouvelle stratégie

Cette stratégie que l’on croyait perdue face à la déferlante Android et qui, pourtant, semble la seule réponse possible pour les concurrents du système Google. Cette stratégie, c’est celle de la fusion service+hardware. Tout comme Apple, Microsoft a maintenant les coudées libres pour concevoir et maitriser l’expérience utilisateur de son OS mobile de bout en bout.
Pouvait-il en être autrement  vu que Nokia portait à bout de bras la part de marché des Windows Phone (+ de 80% des Windows Phone vendus dans le monde sont des Nokia) et quand inversement, l’OS Windows Phone portait à bout de bras les résultats financiers de la division smartphone du Finlandais ?
C’est donc somme toute une issue logique à ce partenariat que certains ont qualifié « de la dernière chance » (sans préciser pour laquelle des parties). Mais cela redistribue certainement les cartes aussi bien côté OS mobile que constructeurs.
Je terminerai sur une petite note nostalgique.
Il y a quelques semaines, je préparais mes affaires pour des vacances à l’étranger et je me mis en quête d’un vieux téléphone afin de l’utiliser avec une SIM d’un opérateur local. Là, au fin fond d’un placard, je suis tombé sur un magnifique Nokia N70 rouge de 2007 qui trainait là depuis près de 2 ans sans que personne ne l’ait allumé. A l’aide d’une prise secteur Nokia tout aussi bien cachée, je branche ledit portable et l’allume.
Et là, oh miracle ! le téléphone s’allume sans le moindre souci. Toutes les données sont toujours là, toutes les fonctions sont disponibles, comme si le téléphone avait été utilisé la veille.

Loin de moi l’envie de tomber dans le « c’était mieux avant » mais je suis certain que pas un dixième (et encore je suis gentil) des smartphones disponibles actuellement sur le marché ne soit capable de soutenir un tel crash test.
C’était aussi ça un Nokia, des appareils de grande qualité à haute-fidélité. C’est peut être ça aussi le prix à payer. Le prix que nous, consommateurs, avons payé pour toutes ces grandes innovations.