Qu'il est bon ce .VIN californien

Les nouvelles extensions Internet apparaissent peu à peu sur Internet et de nombreux nouveaux sites Web voient le jour. Terminé les noms de domaine qui se terminent en .COM, c’est à présent au tour des .BERLIN, des .CLUB et des .INTERNATIONAL de se faire un nom.

Pourtant, si ces noms tardent à se faire connaître, il existe deux nouvelles extensions, en instance de validation, dont on parle beaucoup. Il s’agit des deux candidatures déposées à l’ICANN - l’organisme de gouvernance des noms de domaine - pour le vin: des noms de domaine qui se termineront en .VIN et en .WINE. Le site Web de Nicolas changera probablement, nous l’espérons, pour un .VIN.

Petit cours d’Histoire

Alors que les candidatures ont été annoncées publiquement en 2012, les trois candidats intéressés par l’exclusivité de la commercialisation de ces noms de domaine n'imaginaient probablement pas ce qui les attendaient. En effet, la réaction ne se fit pas attendre lorsque nos gens se rendirent compte...qu’aucun candidat français n’avait candidaté. La situation se dégrada davantage lorsque de nombreux pays se rendirent compte qu’aucun des trois candidats n’avait songé à protéger les Indications Géographiques. Bien que la protection des IGs ait été, très tôt, l’un des sujets mis en avant par les fondateurs du Projet dotVinum pour les Registres du vin, de nombreux autres sujets passèrent malheureusement au second plan, notamment:
  • Quid de la gestion de deux Registres du vin dans des langues différentes (“vin” et “wine”): les conditions d’éligibilité aux noms de domaine WINE et .VIN ne devraient-elles pas être exactement les mêmes?
  • Quid d’une période de Sunrise pour les marques de vin en amont des autres types de marques: les gens du vin ne devraient t-ils pas être privilégiés?
  • Quid de dates de lancement des extensions .WINE et .VIN à des dates différentes: ne devraient-elles pas être les mêmes afin de ne pas créer de confusion auprès des intéressés et éviter d’inciter les usurpateurs à exploiter cette faille au détriment des futurs titulaires?
  • Quid de conditions d”éligibilités différentes si les deux Registres venaient à être gérés par des candidats différents?
  • Quid de la protection des Indications Géographiques en amont du lancement du programme ICANN des nouvelles extensions Internet et sur l’ensemble des nouvelles extensions devant être lancées?
  • Et enfin: quid de la protection des Indications Géographiques dans les extensions .VIN et .WINE?
Un grand coup de pied dans le tas
La CNAOC - est-il encore besoin de présenter cette institution - s’était rapidement mis en avant pour protester contre cette boite de Pandore ouverte par l’ICANN et qui autorise tous les débordements imaginables tant que le portefeuille est bien rempli. Saviez-vous par exemple que le candidat Américain au .ARMY autorise n’importe qui à prétendre à l’un de ces noms de domaine? Voilà de quoi inquiéter de nombreux gouvernements, y compris le nôtre. Nous saluons aujourd’hui l’effort de la CNAOC, ainsi que ceux de ses conseils pour avoir levé ce drapeau rouge.

Une situation qui avance enfin
Pas plus tard que la semaine dernière, la rumeur circulait qu’une enchère privée s’était tenue entre les trois différents candidats à l’extension .WINE. Pour rappel, seul un candidat avait déposé une candidature à l’extension .VIN et trois avaient candidaté au .WINE: un Américain, un Irlandais et un candidat de Gibraltar.

Le retrait des candidatures de concurrents est une caractéristique classique du succès d’une enchère pour un candidat gagnant. Ainsi, le cinq et le six novembre, l’Irlande et Gibraltar ont retiré leur candidature à l’extension .WINE : un signe que celle-ci a été remportée par le candidat Californien qui devient seul candidat aux extensions du vin.

Tout n’est pas gagné
Nous savons qu’une procédure à l’amiable est en cours et que le Président de l’ICANN a souhaité s’investir personnellement dans la résolution de ce conflit car celui-ci porte préjudice à l’image de l’ICANN. Une liste de noms a été proposée afin de protéger certains signes lors de l’enregistrement de noms de domaine. Il y a de grandes chances qu’il s’agisse d’une liste proche de celle de E-Bacchus.

Si la protection des “IGs” n’est pas le seul problème à être résolu pour autoriser le lancement des extensions du Vin, la situation avance néanmoins car le conflit reste à présent à être traité avec un seul candidat et non plus trois.

L’implication du Président de l’ICANN ainsi que le succès de l’enchère privée sont des signes positifs de l’avancement de ce dossier et bien que le seul candidat en lice est Californien, on ne peut que se réjouir d’une chose: les noms de domaine .VIN, c’est peut-être pour bientôt.