Le « digital power », une liberté à réinventer

L’environnement de performance des entreprises, globalement très mouvementé, est pris entre les exigences de plus en plus court-terme des marchés et les technologies de communication qui révolutionnent en permanence notre manière de vivre l’entreprise. Pourtant, une liberté est à réinventer : le digital power.

Que l’on soit client, collaborateur ou actionnaire, l’apparition de nouvelles éthiques communautaires modifie profondément les équilibres en suggérant un digital power qui est en soi une liberté à réinventer. Les rapports de force du « comment faire entreprise » changent car les objectifs de chacun, pris sous l’angle de l’avènement des réseaux sociaux en particulier, ne semblent plus être si convergents.
La prise en compte de ce changement radical dans l’exposition des organisations est essentielle. Globalement, l’objectif premier de l’entreprise, depuis qu’elle existe, a été de se libérer de ce qui pouvait devenir une contrainte gênant son activité, de ce qui pouvait perturber sa productivité.
Or, aujourd’hui, ce qui la fragilise, ce sont ses déséquilibres sociaux, c’est l’érosion de son modèle de création de valeur qui transforme ses fondamentaux entrepreneuriaux en autant de risques de paniques en tout genre, d’autant plus que l’offre est désormais globale. Tout cela, malgré de puissants lobbies, elle ne le maîtrise pas. Il s’agit soit de facteurs majoritairement exogènes à son organisation et à son activité soit de facteurs individuels qui, et c’est là la surprise, convergent, eux !
Et ils convergent vers la nécessaire prise en compte d’ambitions plus durables. Les ressources de la terre ne sont pas infinies. Les hommes ne sont pas reconnus comme les richesses qu’ils devraient être.

Aujourd’hui, l’entreprise a le devoir et le pouvoir d’ambitionner grâce au digital power son avenir propre ! Quelle est celle qui franchira ce pont ? Question d’audace et de confiance aussi. Jamais dans l’Histoire, elle n’a jamais eu autant de responsabilité car nos principes premiers pour entreprendre changent. Nous sommes tous co-participatifs, conso’acteurs, pour reprendre une terminologie marketing. Nous sommes toutes et tous co-entrepreneurs de nos ambitions, de nos compétences, de nos qualifications, de nos expertises via les annuaires d’anciens élèves, notre « networking », nos blogs, nos commentaires, nos attaches et nos liens sur le Net.
Tout d’abord, la recherche d’une éthique, le besoin d’animer de la confiance dans des valeurs entrepreneuriales de plus en plus fragilisées ou de moins en moins crédibles, au choix, ne font que cristalliser l’évidence que les motivations du collaborateur évoluent vers une nécessaire et plus large prise en compte des enjeux sociétaux dans les modèles économiques mais aussi pour une meilleure reconnaissance de l’individu dans la performance globale des organisations.
Ensuite, si même il est reconnu que la dynamique de l’entreprise est souvent liée à la richesse de ses talents, dans nos processus managériaux quotidiens, l’homme reste trop souvent encore considéré comme la ressource la plus « élémentaire » de sa performance.
Enfin, on peut effectivement s’interroger en quoi la recherche sans fin de la performance est indispensable si elle est signifiée en excès vis-à-vis du « bien vivre son entreprise » prôné avec beaucoup de publicités par les institutions, représentants syndicaux, et autres Ressources Humaines dans des communications que plus personne ne lit. En tous cas, plus les collaborateurs.
La dématérialisation complète des supports et la démultiplication des canaux de diffusion via Internet ne font qu’amplifier ce mouvement de fond. L’espoir de maîtriser son information est donc devenu un enjeu stratégique pour beaucoup. Le « bon temps » des directions de l’information est donc peut-être revenu, déboutant les services communication de leurs offices de fonction support. Cela sonne comme une évidence ou comme un paradoxe ! Là encore à vous de choisir entre l’artificiel immédiat orienté ou le durable de qualité mais « open », c'est-à-dire le digital power pour une liberté à réinventer.
Nous qui nous plaisons à décrier notre époque comme étant l’apanage du superficiel, priorité va être redonnée au sens et à la valeur de contenu. Une révolution en marche, dépoussiérant la communication du rôle de simple vecteur ou moyen de communiquer à celui d’initiateur, de créateur de contenus.
L’émergence des réseaux sociaux fait émerger une nouvelle dimension de la liberté individuelle pour le collaborateur à nos projets : confronté à son projet de vie professionnelle, affective, familiale, culturelle… c’est une personne dont l’ambition sera propre et dont la performance ne s’exercera que dans le cadre cohérent de projets qui lui feront sens tout au long de sa vie.
La force du digital power est de réinventer la liberté individuelle et collective en initiant pour le collaborateur davantage d’autonomie, d’avantage de valeurs et d’intérêt. Une (R)évolution animée par les fondamentaux d’une modernité que l’on désire plus responsable.