La création d'incubateurs par les corporates

2014 est l’année de l’explosion des incubateurs corporate : Orange, Airbus, SCNF, Total, Renault, EDF, GDF Suez, Showroom Privé... Mais comment, pour une start-up, définir une opportunité d’incubation gagnant-gagnant ?

En plus de l’intérêt médiatique, la création d’un incubateur représente un avantage concurrentiel important pour les marques. En effet, souvent victimes d’une certaine inertie, les grandes entreprises prennent du retard dans leur réponse face aux évolutions rapides des attentes du marché. L’innovation interne ne suffit plus ; place à l’incubation et à la collaboration avec les startups !

En ouvrant leurs portes aux startups sur une durée de 18 à 24 mois, les grandes marques bénéficient de leurs compétences techniques et de leur capacité à s’adapter rapidement. Dans certains cas, elles peuvent même collaborer avec leurs incubés pour faire évoluer le produit ou service innovant afin de l’intégrer au mieux dans leur roadmap de développement et dans la direction qui leur semble la plus opportune.

Un levier de croissance à double tranchant pour les startups incubées

En plus de considérations logistiques qui peuvent avoir un intérêt financier conséquent, intégrer un programme d’incubation avec un grand groupe est une souvent une opportunité considérable pour une startup :

– Elle bénéficie de la notoriété du groupe. Une marque est capable de lancer son incubateur car elle est leader, ou challenger, dans son marché. Son statut de référence permet alors de crédibiliser les actions de la startup et de la faire bénéficier de son image.

– Elle voit son réseau professionnel croître. L’incubateur peut mettre à disposition son propre portefeuille de clients, de fournisseurs et de partenaires ; une opportunité d’engager de belles relations et de pénétrer plus efficacement son marché cible.

Le revers de la médaille : en se liant à une grande entreprise, une startup peut voir l’image de cette dernière déteindre sur sa propre identité, perdre de sa flexibilité et de sa liberté d’action, voire perdre des clients potentiels du fait d’une vision négative de la collaboration par les acteurs présents sur le marché.

Alors, comment définir un modèle d’incubation gagnant-gagnant ?

Le fait qu’une startup soit incubée, quelle que soit l’identité de l’incubateur et sa notoriété, ne constitue pas en soi un critère d’évaluation pour une agence de notation de startup. Ce sont bien les conséquences d’une incubation, comme un apport commercial ou technologique notable ou encore une perte d’indépendance, qui sont analysées lors du processus et impactent l’évaluation de la startup – en positif ou en négatif !

Pour une startup, il est donc indispensable de distinguer incubateur de notoriété et incubateur d’affaires. Dans le premier cas, la startup s’expose aux risques de l’association avec un « grand nom », sans soutien significatif dans son développement. En revanche, dans le second cas, un intérêt mutuel permettra une collaboration équitable et un échange de ressources et d’affaires conséquent. L’incubation sera alors probablement un puissant levier de croissance pour la startup.