Homme versus machine : le combat n’aura finalement pas lieu

Les nouvelles machines guidées par l'intelligence artificielle vont faire naître de nouveaux métiers, comme celui de "data anthropologist"

Récemment le site de recherche d’emploi Qapa.fr a interrogé les Français sur l’impact des robots sur l’emploi dans l'Hexagone. Résultat : 85% des femmes et 88% des hommes sondés pensent que les entreprises automatisent de plus en plus leur production et services. Plusieurs autres  études corroborent l'idée que l'intelligence artificielle va révolutionner le marché de l’emploi, celui des cadres y compris. McKinsey estime que 45% des postes actuels pourraient être automatisés en utilisant des technologies existantes. Forrester prédit que plus de 9 millions d'emplois auront disparus d'ici 10 ans sous l'effet de la fameuse intelligence artificielle. Mais la réalité est plus complexe.

L’arrivée du programmatique a démontré que les équipes sont toujours au moins aussi nombreuses. Elle a plutôt incité les organisations à développer de nouvelles compétences pour accompagner au mieux les nouvelles performances digitales. Ainsi sont nés de nouveaux métiers, comme l'original "data anthropologist". Quand on pense analytics, big data ou programmatique, on ne s’imagine pas spontanément un anthropologue. Et pourtant, bien comprendre la data fait aussi partie intégrante du métier de la publicité digitale. C’est même le nerf de la guerre. Et si l’anthropologie est davantage associée aux sciences sociales, nombre d'entre eux sont aussi formés aux méthodes scientifiques, ce qui facilite le glissement vers une anthropologie de la data.

La banque mondiale vient d’estimer que les Ÿ de la population mondiale possèdent un smartphone. Cela signifie que des volumes considérables de data sont accessibles grâce à ces devices et vont permettre de mieux étudier les schémas de comportements et de mobilité grâce notamment aux apps de géolocalisation. Mais qui des développeurs d'applications ou des spécialistes des sciences sociales sont les mieux placés pour étudier ces schémas et utiliser ces données pour aider à prédire les tendances du comportement des consommateurs ? 

Nous vivons à une époque où la science et la technologie sont utilisées dans tous les domaines. Si les scientifiques et les ingénieurs sont capables d’extraire les données, seuls les anthropologues sont correctement formés pour les étudier et en tirer les vrais insights très riches pour aider les annonceurs et leurs agences à mieux cerner leurs consommateurs ou leurs prospects.

Le monde du futur sera donc le monde de la réconciliation et de la collaboration entre les sciences dures (mathématiques, physiques…) et les sciences sociales (sociologie, anthropologie…). Finalement la guerre entre les machines et les hommes n’aura probablement jamais lieu, ou en tout cas permettra de faire émerger de nouveaux métiers complémentaires de ceux qui sont désormais occupés par des robots.