La Cnil démontre que l'iPhone est un mouchard hyperactif

La Cnil démontre que l'iPhone est un mouchard hyperactif La Cnil et l'Inria ont mesuré la façon dont l'iPhone enregistre et utilise les données utilisateurs. Les conclusions sont accablantes.

La Commission nationale Informatique et Libertés (Cnil) et l'Inria ont analysé la façon dont l'iPhone enregistre et utilise les données. Les résultats de ce projet "Mobilitics" sont frappants : le smartphone d'Apple envoie de gigantesques quantités de données sans que cela ne soit toujours justifié. Ainsi, une application utilisée accède au réseau dans 93% des cas. Elle accède à l'UDID (identifiant Apple) dans 46% des cas et la transmet en clair plus d'une fois sur trois. Et dans 31% des situations, elle accède aux données de géolocalisation. A tel point que pour les six utilisateurs considérés pendant le test de trois mois, 41 000 événements de géolocalisation ont été enregistrés par leurs iPhone, c'est-à-dire pas moins de 76 par jour et par personne. En outre, le nom de l'appareil est récupéré par 16% des applications et 8% accèdent au carnet d'adresse.

Jugeant bien trop envahissants les outils d'identification et de traçage des smartphones, la Cnil et l'Inria demandent une mobilisation de l'ensemble des acteurs de la chaîne. "Les développeurs doivent intégrer dès le départ les problématiques informatique et libertés dans une démarcher privacy by design. [...] Les magasins d'application doivent inventer des modes innovants d'information et de recueil du consentement. La situation actuelle, binaire, du "à prendre ou à laisser" n'est pas satisfaisante. Les paramètres et réglages présents dans les systèmes d'exploitation pour smartphones sont insuffisants. Un contrôle plus fin pourrait être proposé sans pour autant dégrader l'expérience utilisateur. [...] Les acteurs tiers ne doivent collecter que les données nécessaires et ce en toute transparence. "

La Cnil et l'Inria ont d'ailleurs développé un outil permettant de paramétrer les autorisations de chaque application installée sur les iPhone dotés d'iOS5. Mais Apple interdit les outils apportant des modifications à son OS mobile. Une prochaine étude se penchera sur le cas d'Android, qui ne devrait pas se révéler beaucoup plus rassurante.