Lorsque leur développement s'effectue dans un cadre démocratique et ouvert,
les technologies numériques et internet ouvrent un extraordinaire espace de
libertés : libertés de s'exprimer, de créer, d'accéder à l'information et
aux uvres, mais aussi d'innover à faible coût d'entrée.
Internet et le numérique augmentent les capacités des individus et des groupes
: capacités de faire entendre sa voix, d'échanger avec d'autres et de coopérer,
d'entreprendre, d'atteindre un public ou des marchés. Capacités d'agir comme consommateur
responsable et comme citoyen.
Ces capacités sont ancrées dans l'architecture de l'Internet. L'interopérabilité,
l'ouverture et le principe du "end-to-end" donnent le pouvoir aux individus d'être
émetteurs, tout autant que récepteurs, de contenus, et assurent que leurs messages
seront transmis avec la même priorité que ceux des grands groupes multinationaux.
Les bénéfices qu'en tireront les sociétés dépendent pour beaucoup de la maîtrise
qu'en auront les citoyens et de la pertinence des politiques qui seront conduites.
Les pressions seront fortes et les occasions nombreuses pour limiter ces libertés.
De puissants groupes d'intérêt, certaines forces au sein des États, et en particulier
les dictatures, n'auront de cesse de revenir sur ces libertés et ces capacités
nouvelles.
"Les politiques conduites par le gouvernement
ont traité Internet et le numérique comme des menaces" |
Nous venons de traverser cinq années pendant lesquelles les politiques conduites
par le gouvernement ont traité Internet et le numérique comme des menaces.
De la loi Confiance dans l'Economie numérique (LCEN) au tout récent projet de
loi de Nicolas Sarkozy pour la prévention de la délinquance (LPD), nous avons
connu un impressionnant renforcement de l'arsenal législatif relatif à la surveillance
des échanges sur Internet.
Dans les politiques qui seront conduites pendant le mandat présidentiel, le
respect des libertés fondamentales constitutives d'Internet devra être une préoccupation
constante.