|
|
Nicolas Sarkozy
|
|
Les opérateurs Internet et mobiles ne sont pas prêts d'oublier la première
conférence de presse de son mandat. Ce mardi 8 janvier 2008 au matin, Nicolas
Sarkozy lance un pavé dans la mare en annonçant "la suppression totale de
la publicité sur les chaînes publiques." La surprise est totale, même pour la
ministre de la culture Christine Albanel. Le président a aussi sa petite idée
du nouveau mode de financement du groupe de télévision public. Il compte créer
une "taxe infinitésimale sur le chiffre d'affaires des nouveaux moyens de communication,
comme l'accès à Internet ou la téléphonie mobile", en plus d'une "taxe sur
les recettes publicitaires accrue des chaînes privées" (lire l'article : Les
FAI et opérateurs mobiles vont-ils financer France Télévisions ?, du 09/01/08).
Il faudra attendre un mois avant que les opérateurs ne donnent de la voix.
Franck Esser, patron de SFR et de la Fédération française des télécoms demande
à rencontrer Nicolas Sarkozy pour lui faire entendre son mécontentement. Dans
un courrier qu'il lui adresse, il dénonce une taxe "inopportune et particulièrement
contre-productive". Selon lui, il n'y a pas de "lien direct" entre leur activité
et la télévision publique. Ils proposent donc l'augmentation de la redevance,
et menacent d'augmenter leurs tarifs si une taxe est décidée. Mais si l'augmentation
de la redevance est considérée par nombre de parlementaires comme indispensable,
l'Elysée craint de son côté que la mesure, qui toucherait les électeurs au portefeuille,
ne soit impopulaire.
|
|
Xavier Niel, (Free)
|
|
De son côté, Free, le "trublion de l'Internet français" ne se fait pas entendre.
Le FAI qui organisait une mobilisation populaire contre "l'impôt Internet" un
an plus tôt a choisi de faire profil bas au moment où il brigue une licence
3G. Christine Albanel qui l'accusait à la fin de l'année dernière
de faciliter le piratage par le biais de ses newsgroup et de son service de partage
de fichiers n'a-t-elle pas déclaré que "l'engagement tangible de Free dans la
lutte contre le piratage est un pré-requis essentiel à l'examen de leur dossier
d'attribution d'une 4ème licence de téléphonie 3G ?" Pour le FAI, il vaut
mieux éviter de se mettre le gouvernement à dos.
Deux mois après l'annonce du président, les modalités de la mise en place
de cette taxe ne sont toujours pas connues. Tout juste a-t-on appris entre
temps qu'elle devrait aussi concerner les recettes publicitaires des chaînes privées,
les fabricants de matériels électroniques grand public, ainsi que le hors média
(lire l'article : Une
taxe sur les télés et PC pourrait financer France Télévisions, du 18/01/08).
Pourtant, Christine Albanel avait annoncée le 1er février sur la radio BFM qu'elle
donnerait plus de détails "10 à 15 jours plus tard". Il faudra sans doute attendre
l'après municipales pour en savoir plus.