Jean-Christophe de Launay (Beezik) Beezik est très différent de Spiral Frog

Le site musical Beezik se lance début juin avec un concept original : le téléchargement gratuit et légal, financé par la publicité. Son fondateur nous parle du modèle et des ambitions de Beezik.

 

JDN. Votre site de téléchargement de musique va se lancer début juin avec un modèle économique original, mêlant gratuité et légalité. Pouvez-vous le détaille ?

Jean-Christophe de Launay. Nous avons cherché un système qui satisfasse tout le monde, des internautes aux ayants-droit. Les internautes téléchargent gratuitement des fichiers en format WMA, qu'ils peuvent transférer cinq fois. La gratuité est financée par de la publicité vidéo et l'internaute est même rémunéré, sous forme de bons de réduction sur des sites e-commerce. Nous avons actuellement une cinquantaine de partenaires, dont la plupart sont des gros e-commerçants. L'essentiel de ces partenariats vient des plates-formes d'affiliation.


Le modèle de Beezik ressemble à celui de Spiral Frog, qui a échoué. Comment comptez-vous réussir ?

Même si Beezik peut sembler proche de Spiral Frog, nous sommes en fait très différents. J'ai parlé avec le dirigeant de Spiral Frog. Leur modèle était basé sur de la vente de bannières au CPM, mais avec un coût par mille beaucoup trop bas pour être rentable. De notre côté, nous sommes rémunérés au clic, à chaque fois qu'un internaute clique sur une publicité vidéo. Le principe est simple : 'internaute choisit la publicité qu'il veut regarder et celle-ci apparaît, plein écran, pendant les 10 à 15 secondes du téléchargement du morceau de musique.

Quelles sont vos ambitions avec Beezik ?

Fin février nous avons levé 2,7 millions d'euros auprès du fonds d'investissement Axcel Loisirs France. Il détient un tiers du capital, les deux autres tiers se répartissrent équitablement entre les trois fondateurs et un business angel. Notre objectif est de convaincre cet été Sony BMG et Warner, les deux majors qui n'ont pas encore signé avec nous [Beezik propose actuellement un catalogue de 2 millions de titres venant d'Universal et EMI, ainsi que de maisons de disque et d'agrégateurs indépendants, ndlr]. Nous comptons ensuite nous étendre en Europe au cours des derniers mois de l'année.