La grande distribution va tester le mobile-portefeuille

Auchan, Carrefour, la Fnac et d'autres ont signé un partenariat pour permettre de nouveaux usages du mobile, au-delà du seul paiement sans contact. Les premiers déploiements sont attendus au plus tôt fin 2009.

Le mobile va-t-il devenir le portefeuille du futur ? Beaucoup en sont persuadés, en particulier chez les opérateurs mobile et les banques, qui mènent depuis plusieurs mois des expérimentations autour du paiement sans contact via les téléphones portables. La dernière initiative du genre, baptisée "Ergosum", réunit huit enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, les Mousquetaires, Castorama, la Fnac, Kinepolis, Jules et Leroy Merlin), en plus des habituels opérateurs mobile et acteurs financiers. Ce sont donc quinze partenaires qui travaillent autour d'un projet piloté par le Pôle de compétitivité "Industries du commerce" (Picom), situé dans le Nord-Pas-de-Calais, région d'origine d'une bonne partie de la grande distribution française.

Contrairement à d'autres projets, celui-ci s'intéresse d'abord aux usages. Ergosum, pour "Ergonomie des services sur mobile", va dans un premier temps étudier le fonctionnement sur le point de vente des futurs services mobiles sans contact. "Il s'agit de définir concrètement l'ensemble du parcours client, explique Didier Lieven, en charge de la R&D au Picom. Par exemple 'y aura-t-il un écran à la caisse ? Une hôtesse pour solliciter le client ?'".

Des séances de brain storming et des ateliers serviront à tester et valider les différentes idées. Cette première phase devrait se terminer au printemps 2009, avec l'établissement d'un cahier des charges. La mise en application technique et les expérimentations viendront ensuite, impliquant opérateurs mobile et partenaires techniques. Le groupe, qui se veut ouvert, devrait alors accueillir de nouveaux membres.

Autre différence avec des initiatives du même genre, Ergosum va au-delà du paiement. "Demain, on voit bien que le mobile sera l'objet central de la relation client. Paiement, mais aussi points de fidélité, coupons et autres transactions, assure Didier Lieven. Tout cela passera par le mobile car nous aurons dans notre carte SIM ce que l'on a dans le portefeuille".

Ergosum ne veut pas concurrencer les initiatives existantes. Au contraire, les participants au projet parlent de continuité. Notamment avec ceux de l'Association européenne "Payez mobile" (Aepm), qui mène des tests de paiement mobile sans contact à Strasbourg et Caen (Lire Paiement sans contact mobile : premiers résultats positifs, du 24/10/08). Cette association travaille principalement à définir des spécifications techniques permettant par exemple de changer d'opérateur mobile sans changer de banque, et inversement. Un travail qui devrait être utile aux prochaines étapes d'Ergosum.

Avec ce nouveau projet, la France confirme son intérêt pour le domaine des transactions mobile sans contact. Quelques mois après le lancement il y a un an des tests de "Payez mobile", les opérateurs mobiles créaient l'Association française du sans contact mobile (Afscm), dédiée au soutien et au développement de la technologie NFC (Near Field Communication). Au même moment, les pouvoirs publics reprenaient le sujet, avec la création fin mai par Luc Chatel, le secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie et de la Consommation, d'un "forum des services mobiles sans contact".