Havas s'arme-t-il en vue d'un rapprochement avec Aegis ?


Les résultats positifs et la restructuration annoncée des activités du groupe français de communication alimentent les rumeurs de rapprochement avec Aegis.

Les résultats d'Havas pour l'exercice 2008 sont bons. Le chiffre d'affaires s'établit à 1,568 milliard d'euros, Havas enregistrant une croissance organique de 4,7 % (+ 2,3 % en données brutes). Et pour la première fois, le résultat net du groupe de communication dépasse la barre des 100 millions d'euros, à 104 millions d'euros, soit une hausse de 25 % par rapport à 2007. Le résultat opérationnel atteint 189 millions d'euros, soit 12,5 % de mieux que l'année précédente, avec une marge opérationnelle de 12,1 %. Enfin, la dette nette est réduite de 226 millions d'euros en 2007 à 79 millions d'euros en 2008.

Si le groupe français présidé par Vincent Bolloré affiche globalement de bons résultats il faut dire également que la part d'Internet dans ses activités ne cesse également de progresser : 9 % en 2006, 11 % en 2007 et 14 % en 2008.

Contexte économique oblige, le groupe n'affiche pas de prévisions pour 2009. Pourtant des projets importants semblent poindre à l'horizon. En effet, la consolidation financière du groupe s'accompagne d'une retructuration de l'offre pour la rendre plus simple aux yeux du marché. Le groupe s'est ainsi scindé en deux pôles : Havas Worlwide et Havas Media. Les activités marketing, design et numérique sont regroupées au sein de Havas Worlwide sous l'égide de David Jones, par ailleurs patron d'Euro RSCG. Le pôle représente 80 % des revenus du groupe.

Selon certains observateurs, cette restructuration des activités et l'assainissement des finances du groupe présagent un possible rapprochement avec le groupe anglo-saxon Aegis qui détient entre autres Carat et Isobar. Rien n'est confirmé. Vincent Bolloré, qui a tenté plusieurs fois d'entrer au comité de direction du groupe anglais, est le plus important actionnaire d'Aegis dont il détient 29 % des parts. Au-delà de 30 % il aura le droit de faire une proposition pour le rachat du groupe.

En outre, élu président d'Aegis en juillet 2008, John Napier a remercié en novembre Robert Lerwill, jusque-là au poste de directeur général et relativement conservateur quant au périmètre du groupe. De plus, selon "Times report", John Napier aurait chargé Merrill Lynch d'étudier les diverses opportunités stratégiques qui s'offrent à lui...