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| © Journal du Net /Olivier Ritz |
| "Nous réalisons des fiches de conduites à tenir en cas de kidnappings ou de coup d'Etat" |
Nom, âge, société - Stefan Malvoisin, 32 ans, président de Crisis Consulting
Métier - La gestion des risques
Objectif - "Notre société accompagne ses clients dans ses missions dans des pays à risque, avec trois préoccupations : assurer la sécurité des collaborateurs, faciliter la continuité d'activité, protéger le patrimoine immatériel. Nos clients sont de grands groupes français, des organisations internationales comme le FMI, la Banque mondiale et l'ONU, mais aussi des PME et des administrations."
Méthode -
"Nous avons trois activités. D'abord nous collectons de l'information pour déterminer les risques d'une mission, et cela 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Nous surveillons autant le climat que la législation par exemple. Ainsi, la nuit du tsunami, nous avons pu prévenir 2-3 heures avant la seconde vague une équipe de l'ONU aux Maldives. A Londres, nous avons prévenu des clients 55 minutes avant le second attentat.
Ensuite, de l'aveu même de la Banque mondiale, nous avons un système unique au monde qui nous permet de savoir en temps réel où sont tous les collaborateurs de nos clients : nous savons où ils résident, où ils se déplacent... Enfin, nous avons un système d'alerte, qui permet à nos clients de nous lancer des SOS, via un pocket PC ou un Blackberry, qui arrive à notre centre d'urgence parisien."
Un cas concret - "Nous sommes par exemple le partenaire sécurité d'Europ Assistance : si quelqu'un tombe gravement malade au Pakistan, nous accompagnons l'équipe d'Europ Assistance, soit en envoyant quelqu'un de chez nous soit grâce à un partenaire local. Nos collaborateurs ont pour la plupart longtemps travaillé au ministère de la Défense, avec une forte expérience terrain mais aussi un haut niveau de responsabilité. Même nos ingénieurs ont passé 15 ans à la DGSE.
Autre exemple, au Brésil, une société française avait développé son business très rapidement mais sans penser aux risques et à la sécurité de ses employés, soit une quarantaine d'expatriés plus une centaine de salariés locaux. Nous avons recensé ces collaborateurs, leurs lieux de résidence, de travail, déterminé les points de regroupement les plus aisés et mis en place des fiches de conduites à tenir, par exemple en cas d'accidents de la vie privée ou de travail, en cas de disparitions de proches, de collaborateurs, de kidnappings, de coup d'Etat, d'instabilité ou d'émeutes."
Parcours - Diplômé de Sciences-Po Paris, Stefan Malvoisin a débuté très tôt une carrière dans les milieux politiques. D'abord comme assistant parlementaire en 1996 du député UDF Claude Gaillard avant de rejoindre le cabinet de Jean-François Deniau, également député mais surtout vice-président de la commission des affaires étrangères. Il interviendra comme médiateur dans la crise des otages de Jolo, séjournera dans de nombreux pays à risques du globe. En 2000, il décide de créer Crisis Consulting.
Société - En 2006, Crisis Consulting a réalisé un chiffre d'affaires de 1 million d'euros, selon Stefan Malvoisin. Son actionnariat est entièrement privé. Le conseil de surveillance compte notamment parmi ses membres le général Christian Quesnot ainsi que Jean-François Deniau jusqu'à son décès le 24 janvier dernier.
