Budget 2014: encore un effort monsieur le Président
Le débat d'orientation budgétaire a lieu aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Le Gouvernement s'attaque enfin à la réduction des dépenses publiques mais il y a encore tellement à faire notamment pour les entreprises.
Jeudi 27 juin 2013 la Cour des comptes a fait état d’un dérapage
du déficit public de la France au-delà des 3,7 % de PIB.
Le ministre du Budget a commenté cette annonce ainsi: « ce n’est pas alarmiste mais
mesuré et correspond à la réalité de la situation : il y a un aléa
sur les recettes, la dépense est parfaitement tenue et doit continuer à l’être » confirmant
le sens de l’humour qui lui est souvent prêté.
La dette publique s’établit à 1 870,3 milliards d’euros fin
mars soit 91,7% du PIB, nous sommes dans le quatrième trimestre de hausse
consécutive mais pour le ministre en charge des comptes de la France :
« la dépense est parfaitement tenue »
cette phrase a de quoi laisser rêveur.
Selon la Cour des comptes, pour redresser ses finances et
tenir ses engagements, la France doit trouver 28 milliards d’euros d’ici à 2015.
Mais après avoir assommé les Français et les entreprises de 22 milliards
d’euros de hausses d’impôts en 2012 puis en 2013, le gouvernement va enfin devoir
s’attaquer à la réduction des dépenses publiques. Nous en débattrons aujourd’hui
à l’Assemblée lors du débat d’orientation budgétaire.
Les pistes sont nombreuses et la plupart déjà connues : réduction du nombre de fonctionnaires et diminution de leurs traitements,
rationalisation des missions de l’Etat, réduction des dépenses des
collectivités locales, simplification de la carte administrative etc.
Comme souvent ce qui fait défaut ici ce ne sont pas les
idées mais la volonté, le courage politique de prendre les décisions qui
s’imposent.
Un proverbe romain dit « le courage croît en osant la peur en hésitant », voilà trop longtemps
que nous, politiques, gauche et droite confondus, hésitons à prendre les
décisions qui s’imposent.
Pourquoi ? Par calcul politique, par renoncement
intellectuel mais aussi du fait de l’inexpérience de l’économie réelle de la
majorité de nos gouvernants.
Aujourd’hui l’Assemblée nationale est peuplée à 40 % de fonctionnaires et autres agents de l’Etat, 60 % des élus de la majorité
actuelle y représentent les intérêts de la fonction publique dans sa
diversité.
Au Gouvernement aucun ministre n’a dirigé une entreprise ni
eu une fonction dans le secteur privé. La quasi-totalité de ceux qui nous
gouvernement n’a aucune idée de comment générer un euro de revenus, sans créer
d’impôt supplémentaire. Cela importerait peu si le devenir des entreprises
était réellement au cœur de l’action gouvernementale mais si le mot de
compétitivité a bien droit de cité dans les discours ministériels, dans les
faits, le maniement de la matraque fiscale nous a montré qu’il n’en était rien.
Le budget 2014, « inspiré » par Bruxelles et la Cour des comptes, prévoit une cure d’austérité qu’il faudrait saluer vivement si elle n’était le résultat de la politique
inconséquente du gouvernement pendant sa première année de mandat.
Sous la
contrainte extérieure, les dépenses de
l’Etat vont baisser d’1,5 milliard d’euros pour atteindre 278 milliards d’euros en 2014
(hors charge de la dette et des pensions), c’est un début timide mais néanmoins intéressant, même s’il
aurait pu être fait un an plus tôt. Ne boudons pas notre plaisir, les dépenses baissent ce qui est une petite révolution tant la culture de la dépense publique est profondément ancrée.
Pour certains le choc culturel est tel qu’une
ministre de plein exercice, n’a pas hésité à qualifier ce budget «de mauvais ».
Depuis maintenant un an Génération Entreprise –Entrepreneurs Associés (GEEA), soutenu par 115 parlementaires, se mobilise
contre cette culture en associant élus et chefs d’entreprises. Notre croyance
profonde est que ce sont les entreprises qui relanceront la croissance,
créeront des emplois et au final permettront à la France de sortir de l’ornière.
Tenter de relancer un pays par l’augmentation de ses déficits
et la multiplication des impôts équivaut à tenter de sauver le malade en lui
inoculant des doses massives de poison.
Même si dans l’opposition il ne nous reste que le ministère
de la parole, vous pouvez être assurés que nous en ferons bon usage pour que
cesse cet empoisonnement.