Comment le chasseur immobilier s’impose sur le marché

C’est une profession encore jeune mais en plein essor : le chasseur immobilier s’impose doucement sur un marché transformé par la révolution digitale. Le digital et l'immobilier ont une relation très proche et ont permis au marché d'évoluer. Les chasseurs immobiliers ont dorénavant la cote ! Comment et pourquoi en sont-ils arrivés là ?

Encore peu connu des néophytes, le métier de chasseur immobilier s’est pourtant invité (d’aucuns diraient "imposé") sur un marché qui n’est pas réputé pour laisser sa porte ouverte à des évolutions trop brusques. En proposant un service dédié à l’acquéreur, les chasseurs déploient une offre globalisée pour répondre aux désirs les plus précis de leurs mandataires. Et, pour cela, ils n’ont pas hésité à reprendre en main un territoire autrefois entièrement trusté par les agences immobilières, aidés par leurs meilleures armes : les outils digitaux et le tissage d’un réseau d’experts. Voyons comment ces chasseurs, qui décidément portent bien leur nom, ont braconné la ville de Paris en toute légalité.

Le chasseur immobilier, résultat d’une mutation du marché

Pendant très longtemps, le marché de l’immobilier est resté aussi figé que la pierre dont il avait fait son gagne-pain. Dominé par les mêmes acteurs depuis des lustres, attaché à des us et coutumes obsolètes, il a subi de plein fouet la révolution du numérique et le changement des habitudes qui s’en est suivi.

L’histoire d’amour prometteuse qui a uni le digital et le marché immobilier s’est rapidement transformée en une relation aussi conflictuelle que passionnée. La multiplication des supports de diffusion et le foisonnement des acteurs ont contribué à brouiller les pistes, perdant le client dans une jungle insondable. Car les professionnels, qui ont investi le web à point nommé, ont été accompagnés dans cette démarche par les particuliers. Ceux-ci trusteraient jusqu’à 35% des transactions pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 1,8 milliards d’euros, selon cet article.

L’immobilier s’est donc projeté sur la Toile et se vit plus que jamais dans l’univers numérique. Sauf que trop de choix revient souvent à pas de choix du tout. Et face à cette multitude d’annonces et d’acteurs, l’acquéreur lambda se perd au milieu de trop nombreux signaux : où et comment trouver le bien immobilier qui répond à ses critères ? Comment s’assurer de ne pas rater une occasion en or alors qu’Internet a contribué à accélérer les transactions ? Et à qui faire confiance ?

C’est pour répondre à ces inquiétudes et ces besoins nouveaux que le marché a vu apparaître ces acteurs originaux. Les chasseurs immobiliers ont repris la main sur un secteur éclaté et hétérogène. Ils ont créé des agences connectées et avant-gardistes. Ils ont établi un processus de satisfaction du client, qui passe par l’exclusivité de l’acquéreur et la globalisation de leurs services. Et ils se sont appuyés sur les nouveaux outils de diffusion qu’ils maîtrisent à la perfection.

Zoom sur le chasseur immobilier

Vous ne le savez peut-être pas, mais aujourd’hui, le chasseur immobilier est à la mode, notamment dans les grandes villes. Son succès lui vient du côté novateur de son activité : pour une fois, c’est l’acheteur, et non le vendeur, qui est au centre de l’attention. C’est l’acquéreur qui a tout pouvoir de décision et qui confie à son intermédiaire la mission de mettre la main sur le bien de ses rêves, à partir d’un cahier des charges dûment complété.

Au service exclusif de son mandataire, le chasseur déploie ses talents en plusieurs étapes :

·        Il commence par être à l’écoute du client : il s’agit de déterminer quel type de bien il recherche, avec quelles contraintes (pas de rez-de-chaussée, un jardin, une maison plutôt qu’un appartement, un dressing de 5 mètres carrés minimum, des plafonds hauts, etc.).

·        Il use ensuite de son expertise à deux niveaux : d’une part, en mettant à profit son réseau constitué de professionnels et de particuliers afin de mettre le doigt sur des biens correspondants à la demande. D’autre part, en accompagnant l’acheteur et en le conseillant objectivement tout au long de sa recherche. N’ayant d’yeux que pour lui et étant rémunéré à la réalisation de sa mission, il n’a pas d’intérêt à privilégier un vendeur plutôt qu’un autre.

·        Il établit enfin les documents nécessaires, négocie les prix avec le vendeur et assiste son client lors des signatures. Sa mission prend fin lorsque l’acheteur est entré, avec ses cartons, dans son nouveau logement.

Les prérogatives du chasseur immobilier peuvent encore aller au-delà de cette structure de base. Le principe du "sur-mesure" ou du "clé en main" préside à la prestation proposée au client : le chasseur est également celui qui, après avoir abattu la bête, la prépare, s’occupe de la cuisson et met la table pour le dîner.

Concrètement, le chasseur a pour finalité de vous remettre un bien clé en main, aménagé en fonction de vos envies. Le sur-mesure consiste donc à transformer un appartement pour le rendre conforme aux désirs de l’acquéreur et, pour ce faire, le chasseur part en quête des entreprises, artisans, architectes et décorateurs qui rendront cela possible.

Nettoyez ce marché que je ne saurais voir

Bien qu’il soit également régi par la loi Hoguet du 2 janvier 1970 relative aux opérations immobilières, le métier de chasseur se différencie sur de nombreux points de celui d’agent immobilier. Le principal d'entre eux ? Il se met en quatre pour satisfaire l’acquéreur, celui-ci étant trop occupé ou trop éloigné du secteur de prospection pour se charger lui-même de l’épuisante phase de recherche.

Pour autant, le chasseur immobilier ne braconne pas sur les terres de ses rivaux. Il exerce le même métier de la même manière, à ceci près qu’il occupe le terrain de l’intégralité du marché immobilier, physique ou numérique. Pour construire son réseau de biens à proposer à ses clients, il entretient des rapports pérennes avec les professionnels et s’attire les faveurs des particuliers vendeurs, des notaires ou de n’importe quels autres institutionnels susceptibles d’accroître son panel d’appartements et de maisons.

En somme, le chasseur fait mieux que dépoussiérer : il nettoie le marché et le dynamise par la même occasion.

Comment les outils digitaux humanisent le marché

Cette démarche n’est pas anodine : elle favorise une remise en perspective de tous les métiers de l’immobilier, en posant la question de la place de l’acheteur. Autrefois peu considéré (sauf lorsque la taille de son portefeuille appelait le respect), l’acquéreur trouve auprès du chasseur immobilier un service à visage humain qui prend en compte ses désirs et ses besoins, qui répond à ses questions et à ses craintes. Et qui lui présente des biens d’exception.

C’est ici que le digital vient au secours de l’humain. Les outils numériques sont mis à contribution pour trouver les aiguilles dans les bottes de foin, menés d’une main de maître par les chasseurs immobiliers : plateformes intelligentes qui scannent la Toile 24 heures sur 24 pour ne rien rater des offres mises en ligne, opérations de "screening" qui visent à repérer et classer ces biens, machines qui assurent une réactivité sans faille à une époque où la rapidité est la condition sine qua non à la réalisation d’une bonne transaction, notamment au cœur d’une ville comme Paris.

Pour finir, une précision : le chasseur immobilier se distingue légèrement de son confrère, le chasseur d’appartement (voir la différence ici). Ce dernier connaît une certaine notoriété grâce à l’inénarrable Stéphane Plaza et son émission dédiée sur M6. Toutefois, ses attributions sont moindres : lui n’a de mandat que pour trouver un bien. Le chasseur immobilier, lui, porte une double casquette : s’il a pour objectif de vous installer dans le logement de vos rêves, il peut également, en parallèle, avoir celui de vendre le bien dont vous voulez vous débarrasser. Un service clé en main à 100% dont il serait dommage de se priver, n’est-ce pas ?