2017 : les travaux d’amélioration et rénovation passent enfin au digital

Quel avenir numérique pour les travaux à domicile ? Si le secteur reste enclin à des pratiques traditionnelles, de nouveaux acteurs viennent en bousculer les codes amorçant ainsi une transition digitale du marché.

Aujourd’hui, rares sont les secteurs qui n’ont pas transposé leur modèle vers une vision plus digitale, incluant ainsi une nouvelle expérience utilisateur au travers d’applications mobiles et autres sites responsive. Certains marchés rechignent cependant à franchir le pas d’un écosystème plus numérique : quelques pratiques traditionnelles restent bien ancrées, du point de vue des professionnels comme des clients.

Prenons à ce titre le cas des travaux à domicile. Le secteur reste très largement entre les mains d’intervenants dits « classiques », dont l’expertise est hautement relayée par le bouche-à-oreille. Seulement, plusieurs indicateurs laissent penser que cette tendance se trouve elle aussi à l’aube de sa transformation digitale, et que cette mutation a même d’ores et déjà commencé.

Travaux à domicile : un marché puissant tourné vers le digital

D’après l’INSEE et le Club de l’Amélioration de l’Habitat, le marché des travaux en France est évaluée à plus de 60 milliards d’euros, soit 1,5 fois plus que le marché des voitures neuves et le bricolage représente au bas mot Œ du marché. Malgré une économie en faible croissance, les tendances et les comportements d’achat des clients se sont fortement modifiés. Les grandes enseignes l’ont d’ailleurs bien compris : l’accompagnement client fait partie intégrante de leur stratégie à travers les dimensions de conseil et de formation tout en intégrant un axe digital utilisé pour diversifier l’offre de services et accroître ainsi la satisfaction client. 

En parallèle, la CAPEB (confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), recense en 2016 plus de 100 000 auto-entrepreneurs en France, soit 15% de l’effectif total des professionnels du secteur, alors que ce régime n’existe que depuis quelques années seulement. Ce phénomène s’explique d’une part par l’ampleur qu’a pris le marché du bricolage ces dernières années et d’autre part, par son potentiel d’évolution via la transformation des besoins clients associés et le renouvellement du digital.

2017 : année charnière pour les acteurs du secteur 

Si les usages liés aux travaux perdurent de manière traditionnelle, comment prouver que l’année 2017 sera celle de l’avènement numérique ? Il faut pour cela se plonger dans les nouvelles attentes des clients. Comme pour d’autres marchés, il existe une appétence forte pour l’achat simplifié en ligne, qu’il s’agisse d’outils ou de « consommation » de services à domicile. On voit ainsi émerger des offres de courtage et des sites de devis en ligne qui aident les clients réticents à s’occuper tout seuls des travaux qu’ils souhaitent faire réaliser.

En parallèle, depuis quelques années déjà, les start-up réinventent la mise en relation - voire plus - entre particuliers et professionnels, en se calquant sur les besoins de chacun. Ce sont surtout les entreprises issues du numérique qui vont accélérer et faire bouger les lignes sur le marché en apportant de nouvelles solutions pour rendre l’expérience des travaux plus digitale et plus simple. En quelques clics, l’internaute peut sélectionner la nature des travaux qu’il souhaite effectuer ; tout le reste est alors pris en charge par la société (devis, sélection du professionnel). Ceci leur confère l’opportunité de s’adresser à un vaste panel d’utilisateurs potentiels d’une part et de surfer par la même occasion sur leurs comportements de consommation. Vient s’ajouter à cela, d’autres acteurs bien différents, à l’image des plateformes de “jobbers” et autres “bricoleurs du dimanche”. Tous - de manière plus ou moins aboutie - se positionnent comme des apporteurs de services de particulier à particulier via l’outil digital. 

Cette nouvelle manière d’appréhender le marché des travaux a même suscité l’intérêt d’acteurs historiques comme Saint Gobain ou Generali / Europ Assistance qui ont mis en place leurs propres initiatives souvent inspirées du modèle des startups ; une mouvance qui participe à accélérer la migration digitale du secteur.

L’année 2017 signe le passage d’une étape importante dans la transition du marché des travaux d’entretien et rénovation vers le digital. Il y a fort à parier que les acteurs numériques - pas uniquement les startups - seront les grands gagnants de cette transition. Surtout s’ils poursuivent leur mue pour répondre aux attentes du marché.