Quand les agences de notation sont critiquées, les hedge funds, ces fonds d'investissement
spéculatifs spécialisés dans les placements à risques,
sont suspectés. En cause, leur opacité, qui n'en finit plus d'irriter banques,
autorités monétaires et publiques. Toutes craignent, sans vraiment pouvoir le
vérifier, que les hedge funds aient accumulé en masse des obligations adossées
sur des subprimes, au risque d'être purement et simplement liquidés, comme ce
fut le cas de deux fonds de l'américain Bear Stearns.
Les banques, principales pourvoyeuses de liquidités de ces fonds de gestion
alternative, se retrouveraient alors le bec dans l'eau, avec des millions de dollars
de prêts non remboursés.
Pour les autorités monétaires et publiques, les peurs s'inscrivent, elles,
à un niveau macroéconomique. Les hedge funds sont désormais devenus des acteurs
majeurs du système financier et une hécatombe dans leurs rangs serait catastrophique.
Résultat, les fonds sont sous pression, avec d'une part une exigence accrue
de transparence, et d'autre part une méfiance des institutionnels qui pourraient
leur couper une partie des vivres.