Face à la crise financière, les banques du monde entier sont en première ligne.
Et on compte déjà quelques victimes : la banque allemande IKB, notamment,
a frôlé la faillite à cause de pertes très importantes dans ses investissements
américains et n'a dû sa sauvegarde qu'à l'intervention de la banque publique allemande,
équivalent de notre Caisse des dépôts et consignations, qui a renfloué ses caisses.
En France, c'est pour l'instant BNP Paribas qui paye les pots cassés des événements
: la première banque européenne a dû geler temporairement la cotation de trois
de ses fonds, ce qui a valu à son directeur général Baudoin Prot une convocation
de la part de Christine Lagarde, ministre des Finances.
C'est d'ailleurs cette annonce du réseau bancaire qui a fait véritablement
prendre conscience au marché des dangers de la crise des subprimes. Avec cette
déconvenue, tous les acteurs ont compris que ces investissements dangereux
se retrouvaient dans les portefeuilles d'une myriade d'établissements, y compris
ceux que l'on croyait à l'abri. Autre problème, nombre de banques ont prêté
de l'argent à des organismes des crédits américains aujourd'hui en grande difficulté,
tels New Century, forcé de mettre la clef sous la porte.
Enfin, comme si cela ne suffisait pas, les banquiers ont un dernier souci :
l'impossibilité de revendre à des investisseurs devenus frileux leurs prêts finançant
des LBO, ces opérations de rachat d'entreprises par des fonds d'investissement
à partir de prêts bancaires. 300 milliards de dollars seraient actuellement conservés
dans les bilans des banques malgré elles.