Orange fonce sur la voie du véhicule connecté

Orange fonce sur la voie du véhicule connecté L'opérateur français fait de la voiture intelligente l'un de ses axes de développement et travaille sur des offres dédiées à destination des professionnels.

1,4 million. C'est le nombre de voitures nouvellement connectées au réseau cellulaire aux Etats-Unis au second trimestre 2016. Un chiffre qui dépasse pour la première fois le nombre de smartphones (1,2 million) et de tablettes (900 000) connectés pour la première fois sur la même période, selon Chetan Sharma Consulting. Avant que le phénomène ne débarque d'outre-Atlantique, Orange a décidé d'accélérer sur ce nouveau marché : "Le véhicule connecté fait partie de nos axes stratégiques avec la smart city, l'e-santé et l'industrie 4.0. Les véhicules connectés représentent déjà 40% de l'activité de notre pôle IoT et nous prévoyons d'engranger 600 millions d'euros de revenus d'ici 2018 grâce aux objets connectés", affirme Emmanuel Routier, vice-président global M2M d'Orange Business Services.

"Les véhicules connectés représentent déjà 40% de l'activité de notre pôle IoT"

Une ambition qui se traduit par un lancement sur le marché de la télématique appliquée à l'assurance, notamment via un partenariat avec un géant italien du secteur qui fournit aux assureurs des solutions qui leur permettent de proposer des offres sur-mesure pay as you drive ou pay how you drive. Concrètement, les spécialistes de la télématique proposent des boîtiers connectés et une plate-forme logicielle pour fournir des données aux assureurs sur la manière dont le conducteur conduit le véhicule. Orange fournit à ces entreprises les cartes SIM installées dans les boîtiers et la connectivité internationale permettant de remonter via le réseau mobile et fixe toutes les données jusqu'aux serveurs de l'entreprise.

Orange tisse aussi des liens solides avec les constructeurs automobiles comme Renault et Tesla : "Ils nous attendent sur la connectivité car ils ont besoin de gérer à distance la maintenance des véhicules mais aussi, et cela concerne plus particulièrement Tesla, la mise à jour de leurs paramètres pour augmenter leur sécurité voire leurs performances. La plupart des constructeurs travaillent aussi sur la récupération via le cloud d'informations trafic et sur de l'infotainment embarqué", explique Emmanuel Routier.

"Les constructeurs nous attendent sur la connectivité pour gérer à distance la maintenance et la mise à jour des paramètres des véhicules"

"Pour cela nous leur proposons une carte SIM de nouvelle génération directement implantée dans l'ordinateur de bord qui couvre déjà 94% de l'Europe. C'est important car quand ils produisent leurs véhicules ils ne savent pas exactement où ils vont les envoyer sur le Vieux continent. Nous avons aussi mis au point la solution aftermarket Airbox Auto, une borne Wifi qui se branche sur l'allume-cigare, livrée avec un forfait Orange et nous travaillons avec Samsung sur son dispositif de seconde monte OBD 2, qui récupère en temps réel des données sur le véhicule", poursuit-il.

L'enjeu est d'autant plus important pour Orange que l'arrivée du véhicule autonome va décupler le besoin de connectivité : "Les automobilistes n'auront plus à s'occuper de la route donc il faudra bien qu'ils trouvent autre chose à faire. Un Internet fiable et puissant à bord va devenir indispensable", précise Emmanuel Routier.

"Côté constructeurs, il faudra aussi pouvoir gérer les communications vehicle-to-vehicle et vehicle-to-infrastructure. Nous sommes d'ailleurs présent dans le projet national SCOOP@F, piloté par le ministère de l'Ecologie, qui coordonne les actions des constructeurs, des gestionnaires routiers, des universités et des centres de recherche sur le véhicule connecté, et plus particulièrement sur ces sujets", ajoute le vice-président global M2M d'Orange Business Services.

"Il faudra aussi pouvoir gérer les communications vehicle-to-vehicle et vehicle-to-infrastructure"

Le géant des télécommunications entend aussi profiter de sa légitimité dans l'anonymisation et la gestion des données mobiles pour s'attaquer à celles de l'automobile : "Nous avons de l'expérience sur le data management grâce à Flux Vision, notre service qui permet de croiser les informations anonymisées de nos clients mobiles pour les mettre à disposition de villes et de régions, pour imaginer des initiatives locales, de professionnels du tourisme ou encore pour des études épidémiologies, comme nous le faisons en Afrique. Nous pouvons maintenant appliquer tout ce savoir-faire à l'automobile", détaille Emmanuel Routier.

Fort de ces arguments, Orange veut se faire une place sur le marché du fleet management : "Nous nous sommes renforcés en rachetant l'an passé Ocean, l'un des leaders du marché français de la gestion de flottes et de la géolocalisation des véhicules. Nous travaillons déjà avec des entreprises du BTP comme Eiffage, qui peuvent ainsi suivre à distance des données comme la consommation de carburant ou le comportement des conducteurs de leurs véhicules de fonction. Cela peut également permettre d'anticiper les déplacements et d'envoyer le bon véhicule au bon endroit", avance-t-il.

"Ce sont des technologies d'avenir car nous sommes convaincus que le vehicle as a service sera la prochaine révolution automobile"

Au total, Orange équipe 110 000 véhicules en France et en Afrique francophone et travaille sur des partenariats avec des constructeurs allemands, américains et japonais sur la sécurisation des communications entre mobiles et véhicules, essentielles pour la gestion de flottes intelligente. Une technologie d'avenir à en croire Emmanuel Routier : "En connectant les véhicules, nous pouvons en changer le principe d'utilisation. Ils s'ouvrent et se ferment à distance grâce à une clé de contact virtuelle ou peuvent être localisés et facturés à l'utilisation réelle. Ce sont des technologies d'avenir car nous sommes convaincus que le vehicle as a service sera la prochaine révolution automobile."