Lille franchit le pas de l'open data

Lille franchit le pas de l'open data La Métropole Européenne de Lille mettra à disposition ses données en novembre pour aider les start-up à créer des services innovants au service des villes.

Ce n'est plus qu'une question de semaines. Novembre 2016 marquera l'entrée de la Métropole Européenne de Lille (MEL) dans le cercle de moins en moins fermé des smart cities françaises. Après avoir remporté l'appel à projets national sur les réseaux électriques intelligents en mars dernier avec You & Grid, la métropole passe une nouvelle étape vers la ville intelligente : "Nous lancerons un portail où seront disponibles dès son ouverture 56 jeux de données et nous en espérons plus d'une centaine d'ici la fin de l'année. Il y aura des data en temps réel et d'autres théoriques présentées sous forme de graphiques dynamiques ou de fichiers exportables. Toutes les API seront ouvertes", explique Etienne Pichot-Damon, chargé de mission open data à la MEL.

"56 jeux de données seront disponibles dès l'ouverture du portail et nous en espérons plus d'une centaine d'ici la fin de l'année"

Mise en place avec le prestataire français OpenDataSoft, dont la solution logicielle sera louée annuellement par la MEL, la plateforme vise à faciliter la création et le développement de start-up en leur mettant à disposition des données brutes. Le but est aussi de rendre les services plus efficaces en permettant aux communes de mutualiser leurs moyens et à offrir plus de transparence aux citoyens. "Nous avons choisi OpenDataSoft car ils travaillent avec la plupart des grandes métropoles de France, dont Paris, ainsi que Bruxelles et même la SNCF. C'était ce qu'il y avait de plus rapide à mettre en place et les start-up qui travaillent déjà avec eux pourront s'approprier les data plus facilement car elles maîtrisent l'interface. Le choix de cette solution a aussi été facilité car il y avait la possibilité de faire une procédure d'achat groupé", précise Etienne Pichot-Damon. 

Avant même son lancement officiel, ce projet transversal à tous les services de la métropole et chapeauté par la direction générale des services a attiré l'attention de deux start-up : "Nous avons été contactés par Geovelo, un calculateur d'itinéraires à vélo intéressé par les données sur les voies cyclables, et Handisco, qui a mis au point une canne connectée pour non-voyants, qui souhaiterait accéder aux data théoriques des transports en commun pour les intégrer dans son système et enrichir l'information qu'il délivre à ses clients en déplacement", affirme Etienne Pichot-Damon.

"Nous avons choisi OpenDataSoft car les start-up qui travaillent déjà avec eux pourront s'approprier les data plus facilement"

"Nous accordons aussi une attention particulière aux données des parkings. Dès son ouverture, le portail présentera en temps réel le nombre de places de stationnement libres et la disponibilité des emplacements sur les bornes V'Lille, notre service de vélos en libre-service", poursuit-il. Le chargé de mission open data à la MEL veut proposer le plus rapidement possible des données temps réel sur la circulation et sur les transports en commun : "Nous allons travailler encore plus étroitement avec le transporteur local, Transpole, filiale du groupe Keolis."

"Les données sur les flux de population nous intéressent également. Orange nous a par exemple proposé pendant l'Euro 2016 de géolocaliser de manière anonyme tous les flux mobiles dans la fan zone et dans le stade Pierre Mauroy. Cela nous a permis d'analyser le profil des visiteurs selon leur âge, leur genre ou leur origine géographique, notamment. Les data anonymisées sur les spectateurs seront mises sur le portail open data en novembre et nous espérons réitérer ce genre d'expérience", détaille-t-il.

"Le portail présentera en temps réel le nombre de places de stationnement libres et la disponibilité des emplacements sur les bornes V'Lille"

La métropole entend aussi collaborer avec son distributeur d'eau potable Iléo, filiale de Veolia, qui vient d'installer un centre de supervision connecté à plus de 1 000 capteurs installés sur son réseau d'eau : "Nous publierons le volume d'eau facturé, le nombre d'abonnés et la consommation par commune et pourquoi pas à l'avenir par habitant. Nous avons aussi pour projet de créer des tableaux de bord à partir de leurs data", avance Etienne Pichot-Damon.

Pour obtenir un maximum de données à partager, la Métropole Européenne de Lille insère petit à petit des clauses open data dans ses marchés publics. Mais selon Etienne Pichot-Damon, ce n'est là qu'une partie du travail qu'il reste à accomplir : "Il faudra faire parler de notre plateforme pour que les entrepreneurs s'en saisissent. Nous ferons notamment des hackathons. Nous comptons organiser au moins un événement de ce genre d'ici l'été 2017."