Comment Orange compte devenir un dieu du stade connecté

Comment Orange compte devenir un dieu du stade connecté Orange Business Services équipe déjà trois enceintes françaises de ses solutions connectées pour y digitaliser le parcours des spectateurs avant, pendant et après le match.

Transformer les spectateurs en spect-acteurs. Telle est l'ambition d'Orange Business Services (OBS) sur le marché du stade connecté : "La connectivité permet une meilleure qualité de service mais aussi de monétiser davantage et d'utiliser toute la puissance des données utilisateurs pour que l'organisateur puisse les exploiter et créer de la valeur", affirme François Duquesnoy, directeur du programme Smart Cities de l'entreprise. Le groupe en a même fait l'une de ses priorités en l'intégrant à sa stratégie Essentiels2020. "L'ambition est d'être un leader des solutions IoT avec un focus sur la santé, la relation client, la logistique et les smart cities, dont les stades connectés font partie", poursuit-il.

"La connectivité permet une meilleure qualité de service mais aussi de monétiser davantage"

Dès 2016, Orange Business Services a pris place dans trois des plus grandes enceintes de l'Hexagone : le Parc Olympique lyonnais, l'Orange Vélodrome à Marseille et le stade Ernest-Wallon, à Toulouse. Elles ont toutes été équipées de bornes Wifi permettant jusqu'à 20 000 connexions, grâce à des partenariats avec les géants Cisco à Lyon et à Marseille et HP Aruba à Toulouse. "L'objectif est d'avoir un accès direct à chaque personne qui s'y rend avec son smartphone. Le mobile devient alors une télécommande qui permet d'accéder à une expérience sur-mesure", explique-t-il.

Chaque spectateur doit se sentir au stade comme chez lui, dans son canapé. A Lyon par exemple, Microsoft a pu, grâce à la couverture réseau d'Orange, développer une application qui permet aux supporters de l'OL de suivre le match comme à la télévision avec un accès aux statistiques en temps réel et même aux ralentis des actions de jeu.

"L'objectif est d'avoir un accès direct à chaque personne qui se rend au stade avec son smartphone"

L'opérateur offre aussi des services à la demande. La technologie NFC déployée par OBS permet, depuis l'application dédiée de chaque club, d'acheter de quoi manger ou des produits dérivés de l'équipe locale puis d'aller quand on veut retirer sa commande dans l'un des points de vente. Il y en a par exemple 300 à Lyon. Le succès est déjà au rendez-vous selon l'entreprise. Au stade Ernest-Wallon, où joue le Stade Toulousain, 10% des commandes à la buvette se font déjà via l'app développée par l'opérateur. La réussite est telle que l'Orange Vélodrome aura aussi rapidement son application dédiée. "C'est une opportunité très intéressante pour développer notre solution de paiement sans contact Orange Cash, qui est proposée parmi les options pour régler une commande", ajoute François Duquesnoy.

Outre l'aspect commercial, Orange Business Services envisage le stade comme un quartier intelligent. Comme dans la smart city, le spécialiste des services de télécommunication et des services informatiques met en place un poste de commandement centralisé où sont analysées toutes les données recueillies dans le stade. Au Parc Olympique lyonnais, les flux vidéos des 250 caméras connectées sont retransmis dans une salle dédiée d'où sont surveillés les allers et venues des spectateurs, qui peuvent être 60 000 quand le stade est plein. OBS y a installé un data center pour traiter toutes les données.

"Nous pourrions éviter les files d'attente en guidant les spectateurs vers les accès où il y a moins de monde via une notification push"

L'entreprise veut ainsi créer une continuité de service avant, pendant et après le match. Cela va de l'achat d'un ticket dématérialisé depuis l'application, pour le match mais aussi pour le parking, au guidage de l'utilisateur vers sa place de stationnement puis jusqu'à son siège. A l'avenir, ces données une fois anonymisées pourront être traitées pour fluidifier la circulation autour et dans les stades. "Nous pourrions éviter les files d'attente en guidant les spectateurs vers les entrées ou les sorties où il y a moins de monde via une notification push ou des informations envoyées sur les écrans d'information", imagine le directeur du programme Smart Cities d'Orange Business Services.

Autre piste explorée : les avertir de l'affluence prévue avant même qu'ils ne partent de chez eux. S'il y a déjà du monde une heure avant le coup d'envoi, l'app peut prévenir les utilisateurs de se mettre en route au plus vite et leur suggérer le meilleur itinéraire. "L'analyse du parcours utilisateur avant et après le match grâce aux data de géolocalisation anonymisées récupérées aura une grande valeur pour l'organisateur mais aussi pour les commerçants, qui pourront proposer des offres personnalisées", s'enthousiasme François Duquesnoy.

De quoi selon lui faire des émules : "Nous avons fait des propositions en France et à l'étranger et je ne serai pas surpris que d'ici deux à trois ans cela arrive dans des stades de taille plus modeste."