Turnover, baisse de motivation, fléchissement de la performance… Les personnalités néfastes ont un impact très tangible. Pour Robert Sutton, les entreprises auraient tout intérêt à considérer la question sous forme de coût, pour prendre conscience du problème rationnellement et l'adresser enfin. Son essai recense les facteurs à prendre en compte.

 

Les dommages aux victimes et aux témoins

» Détournement des efforts : davantage d'efforts sont faits pour éviter les mauvaises rencontres, y survivre, éviter les reproches et moins d'efforts sont faits dans l'exécution des tâches.
» Détérioration de la "sécurité psychologique" et instauration d'un climat de peur qui réduit les initiatives des employés, leur envie de prendre des risques et leurs possibilités de progresser à partir de leurs propres erreurs et de celles des autres - la franchise peut ne pas être la meilleure politique.
» Perte de motivation et d'énergie.
» Détérioration de la santé mentale et physique due au stress.
» Possible détérioration des capacités mentales.
» Des brimades répétées peuvent transformer les victimes en sales cons.
» Absentéisme.
» Rotation du personnel élevée (plus le temps passé au travail à rechercher un autre emploi).


Temps passé à apaiser les sales cons, leurs  victimes...

Les conséquences pour les "sales cons"

» Victimes et témoins hésitent à les aider, à coopérer avec eux ou à leur apprendre de mauvaises nouvelles.
» Représailles de la part des victimes et des témoins.
» Impossibilité de réaliser tout son potentiel dans l'entreprise.
» Humiliation lorsque leurs comportements sont dénoncés.
» Perte d'emploi.
» Impact négatif durable sur la carrière.

 

Les conséquences pour la direction

» Temps passé à apaiser, calmer, conseiller ou sanctionner les sales cons.
» Temps passé à apaiser les collaborateurs victimes d'un sale con mais également les clients, fournisseurs, les sous-traitants ou toute personne extérieure importante victime d'un sale con.
» Temps passé à réorganiser des équipes ou des services pour limiter les dégâts des sales cons.
» Temps passé à recruter et former les remplaçants après le départ des sales cons ou de leurs victimes.
» Epuisement des dirigeants qui conduit à une réduction de leur investissement personnel et à une détresse morale accrue.

 

Moins de coopération et de cohésion, moins d'effort "librement consenti"...

Frais juridiques et de management des RH

» Séances de thérapie pour la gestion de la colère et autres formations pour rééduquer les sales cons, ainsi que les honoraires des consultants, coach et thérapeutes internes et externes.
» Coûts des conseils juridiques internes et externes.
» Coûts des règlements amiables et des litiges remportés par les victimes.
» Coûts des règlements amiables et des litiges remportés par des sales cons habiles procéduriers (en particulier des procédures pour licenciement abusif).
» Coûts d'assurance maladie.

 

Quand les "sales cons" sont au pouvoir : effets négatifs sur l'entreprise

» Entraves à l'amélioration dans les systèmes en place.
» Affaiblissement de l'innovation et de la créativité.
» Moins de cohésion, perturbations dans la coopération interne.
» Moins d'effort "librement consenti".
» Coût des représailles exercées par les victimes contre l'entreprise.
» Moins de coopération de la part des entreprises et des acteurs extérieurs.
» Augmentation des tarifs facturés par les acteurs extérieurs - "prime perçue pour avoir travaillé avec des sales cons".
» Difficulté à attirer les meilleurs éléments.

 


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