Rémunération des dirigeants

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Entre fixe et variable, salaire et bonus, avantages en nature et primes exceptionnelles, difficile de savoir ce que touche exactement un dirigeant d'entreprise. On différencie généralement le salaire, qui peut comprendre une part de variable, les bonus liés à des objectifs de performance et l'intéressement à long terme qui comprend actions gratuites et stock-options (lire l'article). Un dirigeant dispose aussi généralement d'avantages en nature tels que la voiture de fonction, la mise à disposition d'un appartement... Il peut enfin toucher des jetons de présence s'il est administrateur de l'entreprise. Des éléments exceptionnels peuvent venir se greffer sur l'ensemble, comme les primes, les golden hellos (prime d'arrivée), les golden parachutes (indemnités de départ) ou les retraites-chapeau (nommée ainsi parce qu'elles consistent en un montant venant s'ajouter aux autres indemnités de retraites, versé de façon étalée dans le temps).

 

Comment sont décidées les rémunérations ?

"Qui décide de la nomination des membres du comité de rémunération ? Si on reste dans un petit groupe de gens qui fréquentent le même réseau, cela ne résout pas le problème"

Les rémunérations des dirigeants des sociétés cotées sont déterminées par le conseil d'administration ou de surveillance - lequel peut disposer d'un comité de rémunération - et soumises à l'approbation des actionnaires réunis en assemblée générale. Tout nouvel engagement financier ou avantage doit faire l'objet de cette autorisation. Depuis la loi Tepa sur le pouvoir d'achat (août 2007), les primes de départ sont également incluses dans ce dispositif.

 

Une récente étude Ernst & Young sur les pratiques de gouvernance des bigcaps (sociétés dont la capitalisation boursière est supérieure à 1 milliard d'euros) a révélé que 90 % de ces entreprises disposaient d'un comité de rémunération.

Thierry Aimar
 
Thierry Aimar, Auteur de Golden boss : patrons ou rentiers ?
 

Cette pratique s'est développée récemment pour répondre à la demande d'une plus grande rationalité dans la fixation des rémunérations. Toutefois, le rôle du conseil d'administration et des comités spécialisés et loin d'être optimal. Selon Thierry Aimar, maître de conférences en sciences économiques et auteur de Golden boss : patrons ou rentiers ?, "à la suite des scandales, on a essayé de créer des pare-feux et cela va plutôt dans le bon sens mais il faut se poser les bonnes questions : qui décide de la nomination des membres du comité de rémunération ? Si on reste dans un petit groupe de gens qui fréquentent le même réseau, cela ne résout pas le problème".

Pour améliorer l'efficacité des conseils d'administration, des propositions ont été élaborées par la commission UMP "Rémunération des dirigeants et gouvernance d'entreprise" présidée par Jacques Kossowski, député des Hauts-de-Seine et Jacques Marseille, économiste. Un renforcement du pouvoir des actionnaires passerait, selon leurs conclusions, par la création d'un statut juridique (composition, rôle, fonctionnement) pour les comités de rémunération, rendus obligatoires. Ils suggèrent également d'augmenter le nombre d'administrateurs indépendants et d'imposer à ce comité de justifier tous les éléments de rémunération du dirigeant dans son rapport.



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