"Même dans les organisations
les plus claires subsistent des zones d'ombre, avec des responsabilités
mal réparties", rappelle Pierre Aussure. Un cadre qui parvient à
se mouvoir sans trop de conflits dans cette complexité séduit plus
facilement les recruteurs. Concrètement, cela signifie qu'il faut savoir
se fondre dans les organisations de plus en plus souvent matricielles des entreprises.
Le cadre est à la croisée de deux supérieurs hiérarchiques
dont les visions ne sont pas toujours concordantes - l'un géographique,
l'autre par produit par exemple. Son rôle est alors de gérer au mieux
cette ambiguïté et les désaccords ou conflits qui peuvent en
découler. "Bref, faire ce qui plait à l'un et qui ne déplaît
pas à l'autre, poursuit le chasseur de têtes. D'une manière
générale, les grands groupes sont à la recherche de managers
qui ont le sens de la politique, qui savent résoudre les conflits en faisant
en sorte que personne ne perde la face. Les personnalités qui s'inscrivent
dans la confrontation, qui sont caractérielles ont peu leur place."
Comment
acquérir la compétence
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Gérer les conflits d'intérêt avec diplomatie
est essentiel dans les grands groupes. © |
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"Plus on monte dans la hiérarchie,
moins la définition des postes est claire", prévient Pierre
Aussure. Il faudra alors passer plus de temps à comprendre les intérêts
et motivations de chacun avant de prendre une décision. Et ce n'est pas
avec le nez dans le guidon que l'on parviendra à se tailler un costume
de diplomate. Observer, écouter, faire passer ses messages sans braquer
ses interlocuteurs... autant de qualités humaines à développer
dans de telles situations. Plus difficile en revanche de bien les revendre auprès
d'un recruteur. Arriver avec un ou deux exemples de situations délicates
que vous avez désamorcées avec brio retiendra plus facilement son
attention. Mais il ne faut pas se voiler la face : c'est auprès des
références que vous lui aurez indiquées qu'il ira confirmer
vos dires.
En savoir plus Dépendre
de plusieurs managers