Comment stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes ?

Selon une étude menée par l’Association Jeunesse et Entreprises sur les motivations et les freins des jeunes à entreprendre, il apparait que pour 67 % des jeunes, le goût d’entreprendre c’est la volonté d’être acteur plutôt que spectateur de son activité. Une motivation prioritaire qui souligne la volonté des jeunes de se prendre en main.

L’entrepreneuriat : le mot est en vogue mais l’envie d’y aller est-elle d’actualité chez les jeunes ?

La cause de cet engouement pour la création d’entreprise, c’est une multiplication de facteurs. Premièrement, lorsque l’on parle aujourd’hui des jeunes en France c’est souvent pour évoquer un problème : 23 % d’entre eux sont au chômage en 2014 d’après l’OCDE. Face à ce constat, le Gouvernement voit dans l’entrepreneuriat une porte de sortie salutaire, pour l’emploi des jeunes générations comme pour la reprise de la croissance en créant le statut « étudiant-entrepreneur ». Désormais, depuis le 15 septembre 2014 les étudiants et jeunes diplômés qui souhaitent créer leur entreprise peuvent profiter de ce nouveau statut pour les aider dans leurs démarches et continuer de bénéficier de leurs avantages sociaux étudiants.
Mais voilà, dans la réalité, d’après le rapport du groupe de travail sur la diffusion de l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes (Assises de l’entrepreneuriat 2013) « seulement 15 % des créateurs entreprennent à la sortie de leurs études ». Crise économique, manque de liquidés, inexpérience professionnelle, peur de l’échec, méconnaissance de l’écosystème entrepreneurial… à ces nombreux freins s’ajoutent la pression familiale et amicale qui dissuaderait 88 % d’entre eux.

Une série de mesures susceptibles de dynamiser l’entrepreneuriat chez les jeunes

En favorisant la promotion des valeurs telles que l’audace, la créativité, la responsabilité, la solidarité, la persévérance, la confiance en soi et l’initiative, nous contribuons incontestablement à l’enrichissement de l’individu et de la collectivité. Fort de ce constat une série de mesures sont susceptibles de favoriser l’entrepreneuriat chez les jeunes :

1) L'accès aux micro-crédits

L’Adie avec le soutien du réseau des Banques Populaires, également très engagé dans l’entrepreneuriat des jeunes, a lancé un fonds de prêts d’honneur. L'objectif à terme de ce fonds est de permettre à 1 000 jeunes chaque année dont un tiers de jeunes des quartiers prioritaires de bénéficier de « quasi fonds-propres » (prêts sans intérêt) en complément du microcrédit pour financer la création ou le développement de leurs entreprises.
Ces prêts d’un montant maximum de 5 000 euros sont réservés aux jeunes de moins de 32 ans les plus en difficulté : demandeurs d'emploi non indemnisés et/ou allocataires d'un minimum social et porteurs de projets dont le besoin de financement est inférieur à 10 000 €.

2) L'accès à des services d’appui et à de la formation

Les jeunes entrepreneurs nécessitent en plus d’un accès au crédit d’un bagage sur la culture d’entreprise qui comprend un certain nombre de techniques et de savoir-faire. Accompagnement individuel, accès facilité à des financements adaptés, modules de formation collective : l’Adie a lancé CréaJeunes permettant un accompagnement par des professionnels, un suivi post-création de 18 mois et une immersion en entreprise.
Un choix politique : lancement du Statut "Etudiant entrepreneur" mis en place dès la rentrée universitaire 2014. Destiné principalement aux jeunes bacheliers, étudiants, diplômés de moins de 28 ans, ce statut national offre un cadre protecteur et incitatif aux étudiants et jeunes diplômés qui désirent se lancer dans la création d'entreprise.
Le financement et la recherche sur le développement de l’entreprise par des jeunes. Peu d’études existent afin d’avoir une idée plus précise des besoins et du vécu des jeunes qui optent pour l’entrepreneuriat. Une étude menée en 2012 par la chaire Banques Populaires d’Audencia Nantes menée auprès de micro-entrepreneurs présentait notamment une typologie d’entrepreneurs intitulé « les jeunes passionnés » décrivant de façon précise cette population sur le plan : comportemental, de la gestion d’une micro-entreprise, du vécu de la création et du rapport à la microfinance. Cette étude a permis de mettre en lumière les stratégies mises en œuvre par les micro-entrepreneurs qui souhaitent avoir une vie professionnelle dans un marché du travail où ils ne trouvent pas nécessairement de place en tant que salariés.
Même si un jeune créateur d’entreprise manque logiquement d’expérience, de moyens et de contacts, être jeune est également un atout pour un entrepreneur. La jeunesse c’est : la créativité, la prise de risques, la maîtrise de la communication moderne. Le développement de l’entrepreneuriat individuel et collectif, dans un contexte européen de hausse du chômage notamment chez les jeunes, revêt donc une importance capitale pour l’avenir de la France afin d’assurer l’épanouissement personnel de chacun, la création de nouveaux emplois et la vitalité économique de notre société.