Les 5 éléments qui vont transformer le monde de la formation !

L’enseignement n’échappe pas aux révolutions que peut initier la transformation digitale. Comprendre comment les humains apprennent grâce aux neurosciences peut permettre d’adapter les outils méthodologiques et numériques…

Les neurosciences

Notre connaissance actuelle du cerveau et de son potentiel ont progressé de façon spectaculaire ces 20 dernières années (1), ces nouvelles informations doivent avoir nécessairement un impact sur la façon d’enseigner et d’appréhender la formation des enseignants. Les sciences cognitives et le numérique peuvent permettre d’individualiser les enseignements en fonction du parcours de l’apprenant, des contenus déjà acquis mais aussi des indicateurs de progrès ou de difficultés rencontrées. 

En comprenant mieux les processus liés à l’apprentissage, les méthodes d’enseignement peuvent évoluer et s’appuyer sur le neurolearning pour une pédagogie adaptative et fluide.

De nombreuses études en neurosciences montrent que le taux d’attention d’un individu chute brutalement au bout de dix minutes, l’information est très précieuse lorsqu’il s’agit par exemple de réfléchir à la meilleure manière de mettre en œuvre des modules de formation courts de microlearning (également appellé « nuggets learning »).

Le microlearning en mode adaptatif

La valorisation de la masse de données (ou Smartdata) en provenance des apprenants permet une personnalisation approfondie de l’apprentissage. Cependant,  à l'heure actuelle encore trop peu d'établissement d'enseignement supérieur possèdent une architecture de systèmes d'information ayant la capacité de produire l'individualisation idéale.

Certains Edtech ont le vent en poupe, comme les mooc ou les plateformes d'adaptive learning, mais ne sont que la partie émergée de l’iceberg constituant l'ensemble du dispositif. Il y a aussi la question de maintenir tout au long des cursus apprenants une qualité de donnée irréprochable et exploitable en respectant le droit sur les données personnelles et la future règlementation européenne GDPR.

Pourtant, les données disponibles et bien préparées sont en mesures de mieux personnaliser les séquences de microlearning afin de les assembler lors d’un parcours pédagogique ciblé. Sachant que les 18-24 ans consultent en moyenne 50 fois leur smartphone par  jour (2), une raison de plus d’intégrer le microlearning adaptatif dans une stratégie globale de formation.

La réalité virtuelle

La démocratisation des casques de réalité virtuelle permet d’envisager une utilisation à grande échelle permettant de sortir désormais des phases d’expérimentation. En effet, comme vu précédemment, l’utilisation des smartphones a explosé ces dernières années sur la tranche des 18-24 ans. Le déploiement de cette technologie n’est donc plus un problème et de nombreuses applications existent déjà dans le domaine.

L’enseignement des neurosciences sur une approche de type « gamification» nous indique que cette démarche active peut considérablement diminuer le stress face au risque d’erreur, élément essentiel en phase d’apprentissage. L’aspect immersif de la technologie de réalité virtuelle (ceci est valable aussi pour la réalité augmentée), permet quant à elle d’activer le sens des émotions et le circuit neuronal de la récompense au centre des mécanismes mis en jeu dans la motivation. Réduction du stress lié à l’erreur et motivation, deux composantes extrêmement intéressantes pour améliorer la capacité d’apprentissage.

L’Intelligence artificielle et les chatbots

Enjeu majeur de notre société, l’intelligence artificielle et le machine learning permettent d’optimiser les algorithmes de production du choix des contenus pédagogiques mais aussi d’analyser les interactions humain-machine. Le système est très utilisé dans le cas des chatbots avec la promesse d'une véritable révolution pour l’expérience « apprenants ».

Il existe à ce jour 3 types de chatbots pour l’éducation :

- le chatbot marketing/promotion : un super communicant qui a la « tchatche » et permet d’identifier les leads et générer plus d’engagement chez les futurs apprenants.

- Le chatbot services : c’est l’AaaS (Agent as a Service) des as, il est capable d’apporter un maximum de services aux étudiants, trouver un logement étudiants, l’orienter vers un stage professionnel, lui transmettre instantanément son planning de cours ou ses notes…

- Le chatbot coach numérique : il accompagne l’apprenant tout au long de son cursus pour ses révisions, il intervient uniquement au bon moment et suggère le bon module à réviser, en cela il optimise le neurolearning et il est complémentaire à l’enseignant qui conserve, entre autres,  le rôle de supervision de l’ensemble du dispositif.

Le 5ème élément… L’humain !

N’en déplaise à Luc Besson, dans notre domaine ce 5ème élément n’est pas « l’Amour » (quoique !) mais avant tout l’humain ! Toujours au cœur de ces révolutions, l’enseignant doit être bien préparé à ces changements. Avec un métier déjà très exigeant, il est toutefois nécessaire d’imaginer de nouvelles organisations voire de nouvelles fonctions au sein des établissements d’enseignement autour du rôle de l’enseignant. Il faut donc favoriser le travail collaboratif et la co-construction avec l’ensemble des acteurs des établissements (apprenants, administratifs, enseignants et enseignants-chercheurs, transformateurs…).

Pour cela il est important de créer des lieux de créativité tels que : des espaces de co-working, des lieux de débats, des lieux d’expérimentations exploitant ces nouvelles technologies au sein des enseignements (fablabs, réalité virtuelle…). Il est primordial de faciliter les liens et la connexion entre humains à travers les outils numériques pour valoriser le partage des bonnes pratiques (espaces collaboratif, serious games, réseaux sociaux…). Il est enrichissant de pratiquer de nouvelles approches créatives telles le design thinking ou les méthodes agiles.

Dans un contexte où apprivoiser le monde numérique par la formation et l’innovation est essentiel, le futur écosystème digital learning et edtech ne pourra se co-construire sans l’humain et inversement. Il reste à cette symbiose de mettre en évidence et de façon indiscutable tout l’intérêt de l’utilisation du numérique et des neurosciences dans l’enseignement.

(1)    Source « Neurolearning, les neurosciences au service de la formation », Ed. Eyrolles 2017

(2)    Selon une étude Deloitte 2016 sur les usages mobiles en France