Développer une entreprise innovante

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Que ce soit pour approfondir la faisabilité technique de son projet en amont ou donner suffisamment de moyens à son département de recherche et développement ensuite, une entreprise innovante a toujours besoin de fonds. "La question du financement doit être un des axes de la stratégie développée au départ du projet, insiste Christophe Bernard, associé chez KPMG Entreprises. Pour cela, il faut se demander en amont ce que l'on a envie de faire à moyen terme. On n'aura pas les mêmes besoins si l'on souhaite créer une PME de 20 personnes ou si l'on rêve d'un nouveau Microsoft."

 

Première étape : le concours du ministère de la Recherche

Christophe Bernard, KPMG
 
Christophe Bernard, KPMG
 
"La question du financement doit être un des axes de la stratégie développée au départ du projet"

On ne lève cependant pas des fonds pour développer une nouvelle molécule comme on peut le faire pour ouvrir un magasin en franchise. "Par définition, les projets innovants se focalisent sur des marchés non révélés", explique Francis Bécard, président de Retis, réseau qui fédère les technopoles, les incubateurs et les CEEI (Centres Européens d'Entreprises et d'Innovation). Ce qui rend frileux plus d'un bailleur de fonds classique.

C'est pourquoi les acteurs publics et parapublics sont fortement impliqués dans le financement de l'innovation. La première étape par laquelle doit passer le porteur de projet est le concours conjointement organisé par le ministère de la Recherche et Oséo. Deux catégories sont ouvertes, l'une pour les projets dont la viabilité technique ou économique n'a pas encore été éprouvée, l'autre pour le démarrage de l'activité. "Le porteur de projet peut recevoir une subvention allant de 45.000 euros à 450.000 euros, précise Lison Chouraki, auteur du Guide de la jeune entreprise innovante. Il permet en outre de formaliser son projet et de monter son business plan." Et d'ajuster certains points en cas d'échec.

 

Les avances remboursables en cas de succès d'Oséo

Au-delà de ce concours, Oséo est un acteur incontournable pour toute PME innovante, en gestation comme ayant déjà quelques années d'existence. Résultat de la fusion de plusieurs organismes publics (Anvar, BDPME, AII), il offre un très grand nombre d'outils de financement. L'aide au projet innovant est le dispositif phare de l'agence. "Ce sont des avances remboursables en cas de succès, détaille Lison Chouraki. En cas de succès, la première tranche est en général remboursable au bout de 2 ans et demi, la deuxième tranche au bout de 3 ans et demi… En cas d'échec, l'entrepreneur rembourse un forfait équivalent à environ 20 % de l'avance. C'est une source de cash importante et le premier dispositif à mettre en œuvre si on n'a pas eu le concours du ministère." A noter qu'Oséo intervient aussi en tant que garantie et cofinancement bancaire.

 

Les nombreux services des incubateurs

"Si votre activité peut être rattachée au domaine d'activité d'un pôle de compétitivité, alors vous avez tout intérêt à vous rapprocher de lui"

Pour trouver le dispositifs qui convient parmi cette offre abondante, mieux vaut se faire aider. C'est le rôle des CEEI, des technopoles et des incubateurs. Financés par les CCI ou les collectivités territoriales, ils assistent gratuitement le créateur dans ses démarches et lui fournissent les moyens de se développer en hébergeant son activité. A l'armoçage, le projet est abrité sans frais dans un incubateur puis rejoint une pépinière quand l'entité juridique de la société est créée. Il est également possible par la suite de mutualiser certaines dépenses comme les salles blanches en restant dans un hôtel d'entreprises.

 

Les autres acteurs publics et associatifs

D'autres organismes interviennent dans l'aide financière des entreprises innovantes. C'est le cas des pôles de compétitivité : participer à un projet labellisé donne droit au financement d'une partie des dépenses de R&D engagées et à des avantages fiscaux. "Si votre activité peut être rattachée au domaine d'activité d'un pôle, alors vous avez tout intérêt à vous rapprocher de lui", souligne Christophe Bernard.

Des plateformes d'initiatives locales, regroupées dans le réseau France Initiative, accordent également des prêts d'honneur aux porteurs de projet sélectionnés. "Les prêts sont de l'ordre de 10 à 15.000 euros et peuvent tout à fait aider le démarrage d'une activité innovante dans les services, note Francis Bécard. Les dossiers sont étudiés par des professionnels et obtenir leur soutien ouvre souvent les portes des banques."

Enfin, il faut aussi penser aux financements européens, délivrés sur le budget du "programme pour les entreprises et l'esprit d'entreprise", à savoir plus de 2 milliards d'euros. Ils viennent faciliter l'accès au crédit, là encore en se portant garant ou en cofinançant un prêt.

 


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