Se concentrer
sur les métiers sensibles
Une fois établie la stratégie
à suivre, il s'agit de la décliner en politiques de l'emploi, des
métiers et des compétences.
Afin d'être aussi
efficace que possible, le spécialiste considère que la bonne approche
consiste à aborder la GPEC par les métiers sensibles : métiers
qu'il faut transmettre, qui vont disparaître ou nécessiter une reconversion,
qui sont difficiles à pourvoir, métiers en émergence, métiers
à risques, métiers stratégiques
"Dans le passé,
remarque David Hindley, nous avons vu beaucoup trop d'approches globales. Aujourd'hui,
les démarches adoptées sont plus opérationnelles." Le
principe : se focaliser sur ces métiers à enjeux économiques
et sociaux importants pour l'entreprise
et non sur l'ensemble des métiers.
En
déduire les actions RH à mettre en place
"Pour cela,
on considère une famille de compétences. Demain, aura-t-on assez
d'effectifs et les compétences seront-elles au niveau requis ? Par
exemple, chez Danone, de plus en plus de produits ont un bénéfice
santé, à l'instar d'Actimel ou de Danacol. Cela implique de nouvelles
compétences, différentes de celles que possédait le groupe
jusqu'ici." Une possibilité sera donc d'avoir recours au recrutement
extérieur d'une personne qualifiée, qui jouera ensuite le rôle
de tuteur en interne, notamment auprès des jeunes diplômés.
"Il faut faire entrer dans la culture et les
esprits que les métiers bougent" |
"Prenons un
autre cas de figure, propose le spécialiste. Si, sur une famille de compétences,
on n'a pas assez d'effectifs mais que le niveau requis est atteint, alors on mettra
en place un système de mentors, ou référents internes, que
l'on affectera exclusivement à la transmission des compétences."
Autre
exemple : celui d'un métier qui est en train de mourir. "On devra
alors faire en sorte d'éviter le PSE. Ainsi Axa, qui dans les années
90 formait déjà certains personnels administratifs pour les reconvertir
vers les agences, continue de favoriser la mobilité interne pour éviter
les risques de licenciement." Et si l'on en arrive tout de même à
un PSE, la GPEC devra avoir pour effet de le rendre moins dramatique. "En
évitant par exemple qu'une personne ne soit restée 15 ans sur le
même poste, ce qui l'empêcherait de rebondir."
Préparer
les salariés
Enfin, pour que ce travail porte véritablement
ses fruits, il ne doit pas rester entre les mains des partenaires sociaux :
"Il faut sensibiliser les salariés, faire entrer dans la culture et
les esprits que les métiers bougent et que l'entreprise mettra les moyens
nécessaires pour accompagner les salariés à travers ces changements",
martèle David Hindley. La gestion du flux de personnel ne doit pas être
perçue comme un drame. Or c'est le management qui sera le relais de la
stratégie et de la bonne application de la GPEC. Dès l'élaboration
de la démarche, il doit donc être impliqué, notamment lors
de la construction du référentiel de compétences.