16/11/01
Le
marché de l'ASP pourrait atteindre 7 milliards de francs
en France en 2005
Le salon ASP 2001 qui se tiendra au CNIT
du 21 au 23 novembre, devrait réunir une cinquantaine
d'ASP selon Fairwell, son organisateur. Un chiffre qui,
s'il s'avère exact, pourrait bien rassembler
la totalité des acteurs aujourd'hui encore présents
sur le marché hexagonal. Si le modèle
proposé par les ASP il y a deux ans avait en
effet de quoi séduire les utilisateurs avec des
arguments forts (réduction drastique du TCO,
sécurisation accrue des données stratégiques,
rapidité de dépoiement, etc.), il a depuis
montré ses limites (standardisation des offres,
manque de garanties au plan de la qualité de
service, éclatement des prestataires, etc.).
Résultat : beaucoup de prétendants mais
peu de clients. Une étude conjointe réalisée
en mars 2001 par le cabinet Cesmo et Cap Gemini Ernst&
Young (CGEY) offre pourtant des perspectives pour certains
profils d'ASP et catégories d'applications.
Placer l'accent sur les services
"L'argument
clef des ASP n'est pas le discount des applications",
déclare François-Xavier Pons, consultant
Cesmo
et responsable du Livre Blanc publié par
le cabinet en collaboration avec CGEY." La valeur
ajoutée des ASP n'est pas dans le 'A' d'applications,
mais dans le 'S' de services", ajoute-t-il pour
souligner son propos. Si la présence d'un catalogue
fourni d'applications constitue une condition souvent
nécessaire pour répondre aux attentes
des entreprises, elle n'est pas pour autant suffisante.
Selon une enquête menée par le cabinet
auprès d'une trentaine des sociétés
(PME/PMI, direction verticales de grands comptes et
start-up) utilisant les services en mode ASP pour connaître
les motivations de leur choix, celles-ci privilégieraient
en effet et dans l'ordre : les fonctionnalités
supplémentaires (82%), la rapidité de
déploiement (77%), les économies de ressources
internes (74%), l'accès nomade aux applications
(54%), la prédictibilité des coûts
(52%), la sécurité des données
(43%), et enfin la transparence des mises à jour
(37%). Une liste qui suppose des compétences
très différenciées, rarement réunies
chez un même prestataire.
Des prestataires responsabilisés
"Les ASP qui réussiront devront
être à la fois éditeurs, hébergeurs
et opérateurs, et liés à leurs
clients par des obligations contractuelles de résultat
et pas seulement de moyen", insiste François-Xavier
Pons. A la question de savoir qui sont ces moutons à
cinq pattes aujourd'hui, notre interlocuteur marque
un moment d'hésitation : "France Télécom
et Atos-Origin, par exemple". Deux autres modèles
coexistent : celui des alliances et des marchés
de niches. Le trinôme NetStore
(gestion des applications) / Equant (telecoms) / Microsoft
(logiciels) est un exemple du premier. Pour le second,
certaines sociétés comme Sage
(pour la comptabilité et la paie), Communeed
(CRM) ou eFront
(SFA) tirent bien leur épingle du jeu; soit
qu'elles profitent de leur métier d'origine pour
offrir des produits très ciblés; soit
qu'elles se soient concentrées d'emblée
sur un seul domaine. Mais il est indispensable en cas
de conflit que les entreprises aient en face d'elles
un interlocuteur unique qui assume ses responsabilités
techniques et leurs conséquences juridiques.
Des
applications porteuses
Côté
applications, le cabinet place tous ses espoirs sur
quatre domaines principaux : la messagerie, la téléphonie
et les centres d'appels et le SFA. Au terme d'une étude
publiée la semaine dernière et réalisée
sur la base de 1500 entreprises, la
messagerie en mode ASP pourrait en effet réprésenter
près de 480 000 utilisateurs pour un chiffre
d'affaires de 60 millions d'euros en France en 2005.
La téléphonie, avec le développement
progressif du tout IP offrirait de belles perspectives
également grâce aux facilités d'intégration
croissantes qu'elle permet (que ce soit directement
sur le réseau Internet ou sur le RTC via des
passerelles). Les centres d'appels, bénéficiant
de la souplesse accrue du réseau IP, seraient
un autre type d'applications porteur; ils permettraient
aux entreprises de réaliser des opérations
ponctuelles à moindre coût grâce
à l'externalisation de PABX IP. Les logiciels
de Sales Force Automation enfin (comme Intelligent Sales
Object, eFront ou Lab) correspondant à la fois
aux besoins d'ubiquité des commerciaux et à
la nature même de l'ASP, devraient continuer à
voir leur part de marché progresser.
Au total, le marché français des ASP,
quel que soit le business model qu'ils auront adopté,
pourrait atteindre 1,2 milliard de francs pour les PME/PMI
et près de cinq fois plus pour les grands comptes,
soit plus de 7 milliards en tout, selon l'étude
Cesmo-CGEY. Des chiffres qui devraient mettre du baume
au coeur des exposants d'ASP 2001 la semaine prochaine.
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