La console est le deuxième
maillion - indéboulonnable - de la chaîne
de la performance. Elle collecte les informations envoyées
par les agents déployés sur le terrain,
elle les recoupe, les hiérarchise et les présente
de façon optimale à l'administrateur. "Les
consoles permettent d'isoler les bonnes infos dans les
dizaines de milliers de lignes de logs. Autant dire qu'elles
sont indispensables" explique Sandra Delaquaize,
brand manager chez Tivoli France.
Gare
de triage
La console fait donc un tri dans les infos remontées.
Elle compare les alertes de plusieurs agents et les
classe par degré de gravité. Les problèmes
identifiés terminent leur course dans l'interface
graphique du logiciel, où ils sont signalés
de façon discrète - ou de façon
voyante - selon leur niveau d'importance. En cliquant
sur une alerte, on accède à des informations
détaillées. Pour obtenir un complément
d'informations, on peut aussi interroger une sonde à
partir de la console.
En entreprise, on voit
souvent plusieurs consoles cohabiter. "Historiquement,
on en a une pour chaque grande problématique :
réseau, applicatifs, base de données,
web, stockage, serveur, et disponibilité 'end
user'. Ce qui fait jusqu'à sept consoles ...
difficile de jongler avec sept outils, pour répondre
de surcroit à une seule problématique ...
Les grands acteurs du marché ont donc eu l'idée
de fabriquer des consoles globales permettant de contrôler
chaque famille d'agents sous une seul interface. Ce
sont les produits d'IBM, de Computer Associates, de
HP et de BMC" explique Hervé Dhelin, directeur
marketing de Mercury France. Toutefois, "le leadership
des big four est contesté par quelques challengers,
Micromuse, Altavista et Business Bridge notamment".
Intégration
difficile
Sur le terrain, on retrouve souvent plusieurs strates
de solutions en provenance de marques différentes :
"aucun fabriquant n'est le meilleur partout. Qui
plus est, les solutions choisies en enteprise évoluent
dans le temps : on peut opter pour une marque X
au tout début puis la compléter avec une
offre Y par la suite". Résultat : les
système de gestion de performance sont souvent
hétérogènes. En toute logique,
les consoles globales ont dû se mettre à
gérer des produits en provenance de tous les
fabriquants. Sandra Delaquaize (IBM) le confirme :
"notre consoleest conçue pour être
connectée à n'importe quelle solution,
peut importe qu'elle soit fabriquée par nous
ou pas. Nous faisons beaucoup d'efforts dans ce sens".
Oui mais voilà :
les efforts des grands fabriquants de consoles ne suffisent
pas. Pour Hervé Dhelin de Mercury, "l'intégration
des systèmes hétérogènes
a toujours posé problème. Et même
si les fabriquants de consoles tentent de faciliter
l'interopérabilité, et même si les
fabriquants de petits produits se déclarent souvent
compatibles avec les quatre grandes consoles, la cohabitation
demande souvent beaucoup de travail".
Hervé Dhelin va
même plus loin : "les solutions techniques
proposées marchent très bien en démo.
Mais sur le terrain, c'est autre chose : nos clients
sont trop souvent obligés de faire appel à
l'API de chaque console pour pouvoir l'intégrer
dans une console globale ..." Ce qui nécessite
évidemment des développements complexes.
Diagnostiquer
Une fois installées, ces consoles doivent être
manipulées par un administrateur compétent :
pour isoler la cause d'un problème, il faut disposer
de connaissances basiques dans toutes les technologies
informatiques. Or, "les infrastructures informatiques
se complexifient, et il est de plus en plus difficile
de garder un bon niveau dans tous les domaines"
argue Hervé Dhelin. "Conséquence :
les administrateurs se sentent parfois perdus dans les
alertes des consoles. Certains n'arrivent pas toujours
à isoler la racine d'un problème".
Une bonne raison pour se faire épauler par un
outil de diagnostic.
Ces outils embarquent une
bonne dose d'expérience accumulée par
les éditeurs. "Notre outil de diagnostic
se base sur les observations que nous avons pu faire
sur le terrain explique Sandra Delaquaize (IBM). Nous
savons par exemple que si un serveur sous un OS beta
a planté en faisant tourner un applicatif gamma
en période de forte charge, dans 90 % des
cas c'est dû à une cause X, et dans 5 %
des cas à une cause Y. De quoi donner des pistes
très pertinentes à l'administrateur".
A lui par la suite d'ouvrir la console spécialisée
qui s'impose et de poursuivre son investigation, afin
de guérir le problème, puis de l'éliminer
une bonne fois pour toutes.
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Réparation automatique ? |
C'est
le deuxième grand chantier de la gestion
des peformances, plus ambitieux que l'approche 'end
user', mais aussi beaucoup moins avancé.
L'objectif - dans lequel IBM s'est lancé -
est de développer un robot capable de faire
faire le bon diagnostic, et de régler automatiquement
le problème. Chez Mercury, "les outils
de diagnostic sont déjà capables de
donner un conseil de paramétrage pour résoudre
un problème" explique Hervé Dhelin.
Mais le système n'est pas encore 100 %
fiable : il faudra attendre que ces outils
soient irréprochables pour les autoriser
à agir de façon autonome. |
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