Conduire un projet de migration de bout en bout nécessite d'abord
une rigueur de la part du DSI sur l'ensemble du projet. Orchestrer
une migration revient en effet à jongler entre délais et budget
imposés par la direction générale et satisfaction de la maîtrise
d'ouvrage tout en coordonnant prestataires et équipes internes
vers l'objectif à atteindre.
Dès lors, le véritable défi du directeur informatique commence
une évaluation très précise de ses besoins. Connaître l'existant
et les produits amener à le remplacer donnent bien souvent
les clés nécessaires pour faire pencher la balance dans l'acceptation
ou non du dossier par la direction générale. L'étude préalable
des produits de remplacements nécessite alors déjà de mettre
une partie de son budget à contribution. C'est aussi à ce
moment que se pose la question de la conservation de tout
ou partie de l'existant, une étape qui influe directement
le budget, les délais et le produit cible (voir l'expérience de La
Mondiale).
La
plupart du temps, les DSI préfèrent éviter au maximum la reprise
de l'existant que ce soit pour des questions de performances,
de compatibilité ou pour donner un nouvel essor en terme de
fonctionnalités. L'arbitrage est alors déterminé par le budget
mais il peut être aussi conditionné par d'autres facteurs
comme la présence ou non de documentation appropriée, de compétences
par exemple. Après les premiers tests et l'adoption finale
du produit cible, l'étape de migration entre dans la phase
de collecte des données.
Ici toute erreur allonge les délais prévus pour la migration,
c'est aussi une étape clé pour les utilisateurs qui demandent
à toute migration de ne pas engendrer de régression fonctionnelle. C'est le l'étape de la recette qui se
charge de vérifier qu'il n'y a pas eu régression aussi bien
en terme de performances qu'en terme d'outils disponibles.
Définir des jeux de tests les plus exhaustifs possibles est
donc obligatoire pour ne pas avoir de surprises à l'heure
du déploiement.
Lors de la bascule en production, une procédure de retour
arrière peut encore sécuriser une dernière fois la procédure.
S'en suit des périodes de formation obligatoires pour les
équipes de production et éventuellement pour les utilisateurs.
S'il est rare qu'un projet de migration échoue, les erreurs
se paient en revanche en temps et en budget d'où l'importance
d'avoir bien définit ses étapes et de mener une communication
claire au fur et à mesure de l'avancement (voir les témoignages
de Stéphane Menguy et Laurent Blondon).
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