Après les années folles, la maturité ? C'est en tout cas le
constat unanime que dressent les professionnels du métier des
services informatiques. Une maturité conséquence de l'éclatement
de la bulle des nouvelles technologies qui aura coûté cher.
Suite aux investissements fastes précédents les années 2000,
l'informatique dans les entreprises reste encore majoritairement
un domaine interne. Le prestataire est alors vu comme un fournisseur
de services ponctuels, capables d'apporter la souplesse nécessaire
en personnel sur des projets donnés. Dans ce cadre, les méthodes
et les outils de gestion demeurent du domaine de l'entreprise,
un constat qui donne tout pouvoir aux directeurs informatiques.
Mais
à l'heure du ralentissement de l'économie high-tech, tout
bascule. L'informatique devient un centre de coût qu'il faut
alors maîtriser. Le rapport de force s'inverse : directions
des achats et direction générale redeviennent maître de l'investissement
au détriment de l'innovation. Les conséquences de ce changement
de cap se font encore sentir au travers de la constitution de
liste de prestataires autorisés, mais aussi par le biais de
nouveaux contrats.
Engagement forfaitaire, mesure régulière de l'avancement
et de la qualité du services rendus, les directions informatiques
encadrent désormais les contrats à obligation de moyens (lire
l'interview
d'Euriware). Autre élément différenciateur, les méthodologies
ou guides de bonnes pratiques qui rassurent les clients quand
à la visibilité du projet. La transparence devient le mot
d'ordre de ces nouvelles relations qui se veulent professionnelles,
plus proche d'un partenariat que de la traditionnelle notion
de client-fournisseur.
Libéré
de l'administration technique, le DSI se concentre sur
le métier de l'entreprise |
Toutefois, l'enjeu a changé. Contrainte de réduire ses coûts,
la direction informatique n'a pas hésité à externaliser tout
ou partie de son système d'information. Ainsi libéré de l'administration
technique de son parc, le DSI se concentre de plus en plus
sur le métier de l'entreprise et aide à la création
de valeur ajoutée (lire l'interview
de Teamlog). Dès lors, être un prestataire proactif, prêt
à anticiper les besoins d'évolution du système d'informations
devient obligatoire.
Pourtant si le recours à la sous-traitance s'amplifie et
s'industrialise, la volonté de maîtrise du système d'information
n'en reste pas moins forte. Un phénomène illustré par le choix
des DSI en matière d'infogérance. Plutôt qu'une infogérance
globale, les pays latins se tournent vers de l'externalisation
sélective, choisissant le meilleur des prestations pour un
domaine précis.
La baisse des coûts demeure cependant omniprésente dans l'objectif
des clients. Travers de cette démarche, les listes des fournisseurs
constituées par les directions des achats se ferment aux petites
sociétés de services (lire l'interview
d'Acadys). S'ils font beaucoup de bruit, l'offshore et
le nearshore ne semblent pas être la solution idéale pour
une réduction significative des coûts (lire l'interview
de KLC).
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