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| Procès Eolas : Internet Explorer sera revu |
| La justice américaine a contraint Microsoft à revoir le mode de fonctionnement de son navigateur. La firme prévient les webmaster que des modifications de codes devront être réalisées.
(06/12/2005) |
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Microsoft vient de publier une note destinée à ses développeurs et partenaires indiquant qu'il allait modifier le comportement d'Internet Explorer. L'éditeur va retravailler le mode de fonctionnement direct des contrôles et extensions utilisés quotidiennement par son navigateur, que sont les ActiveX, les applets Java ou les plugs-ins - comme Flash.
Ce changement de stratégie n'est pas anodin. La firme de Redmond modifie - contrainte par la justice - le coeur de son navigateur, dans la foulée du procès antitrust Eolas.
Cette affaire remonte à 1999 lorsque Mike Doyle, ancien chercheur à l'Université de Californie et dirigeant de la société Eolas Technologies, porte plainte contre Microsoft pour utilisation abusive de technologies brevetées. La gestion des plugs-ins d'Internet Explorer est pointée du doigt, Microsoft n'ayant pas souscrit certaines licences auprès de la société.
La technologie de plug-in, brevetée par Eolas, concerne l'appel à distance d'applications tierces via un navigateur.
Or, un grand nombre de pages Web font appel soit aux commandes ActiveX, soit à des lecteurs multimédia (Real, Quicktime, WindowsMedia) ou à l'ouverture du lecteur Acrobat Reader pour les PDF - sans oublier Flash, qui devient très fréquent pour les bannières publicitaires.
Dès lors, ce brevet logiciel possède un champ d'application très large. L'application de la loi aurait obligé Microsoft de refondre le noyau de son environnement, et tous les développeurs-créateurs de pages Internet à modifier l'appel de ces fonctions externes.
C'est pourquoi, au vu des enjeux, le procès s'est transformé en une longue procédure judiciaire, laissant libre le développement des nouvelles versions d'Internet Explorer.
En 2003, le jugement aboutit à la condamnation en première instance de Microsoft à 521 millions de dollars d'amende. Le W3C émet alors des craintes vis à vis des conséquences directes et indirectes du brevet. L'organisme de régulation du Web demande un examen de sa validité. Microsoft ressort gagnant en août 2004 car le groupe arrive à prouver l'existence de la technologie Viola (ancien navigateur), antérieure et similaire au brevet Eolas.
Lors de la procédure d'appel conclue en mars 2005 (lire l'article du 04/03/2005), la justice américaine renvoie l'affaire en première instance car l'invalidité présumée du brevet nécessite un nouveau jugement sur le fond. Eolas ne baisse pas les bras : il demande un réexamen de son brevet devant l'US Patent Office. Il obtient gain de cause en septembre 2005 (lire l'article du 05/10/05). L'autorité confirme définitivement la validité de l'invention '906' d'Eolas, définissant la technologie des plugs-ins utilisés dans les navigateurs.
| Microsoft est contraint de travailler sur le béhaviorisme de son navigateur |
Dès lors, Microsoft est donc contraint de travailler sur le béhaviorisme de son navigateur.
La toute dernière note publiée sur le site
MSDN (Microsoft Developer Network) prévient - ses partenaires
matériels OEM et les développeurs ActiveX - de prochains changements notables sur Internet Explorer.
L'éditeur a même prévu le pire et commence à prévenir les développeurs de la nécessité de changer leur code. La prochaine mise à jour logicielle d'IE 6 inclura le support de ces nouvelles instructions. Elle sera livrée avec les nouvelles copies de Windows XP et Windows Server 2003. Par ailleurs, IE 7, qui sera disponible sur ces mêmes systèmes d'exploitation et sur le futur Vista, intégrera nativement cette gestion du nouveau code.
Microsoft semble donc avoir choisi la voie de la raison. La compagnie préfère éviter un nouveau procès avec Eolas - même si elle reste persuadée que les brevets en cause sont invalides - En imposant une révision du code HTML aux développeurs et concepteurs de sites Internet, le groupe a anticipé la compatibilité ultérieure.
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